2 décembre 1979 - 17 avril 2024 : les 2 dates de mes arrivées à la ferme de Rossanany, dans le village de Windgap, county Kilkenny, en république d'Irlande !

Parmi les (petites) différences entre ces 2 dates :
- la première fois j'avais 18 ans, et décidé d'arrêter mon BTS TAGE (ancêtre de l'actuel Acse) pour profiter d'une bourse proposée par le CNJA, et partir pour 1 mois/2 de stage dans le pays d'Europe de mon choix.
mon choix fut donc rapidement porté sur l'Irlande, et j'embarquais début décembre 1979 sur le ferry St Patrick, au terminal du Havre, pour 24 h de traversée direction Rosslare harbour, où j'arrive sur l'air de Pink Floyd ("the Wall" venait de sortir et faisait fureur sur le sol irlandais, alors que ce tube n'était pas encore arrivé en France !)
- mais en ce début des années 80, où on téléphonait encore depuis les cabines publiques sur la place des villages, face à la poste qui a fermé et dont il ne reste que cette devanture :
on n'avait pas encore inventé internet et les téléphones portables !, et le seul appareil photo que j'ai emporté était d'une qualité assez moyenne, dont on peut juger à travers ces quelques souvenirs jaunis retrouvés dans mes albums : Et je me suis rendu compte que je n'avais pris aucune photo "des bons hommes" qui m'avaient reçu là-bas, peut être par timidité (?), ma famille me l'avait fait remarquer alors à mon retour mi-janvier 1980 !
Je n'avais donc plus que dans mes souvenirs les images de Valentine Lanigan, son épouse Elisabeth, et leurs 4 enfants nés à l'époque (ils en auront 2 de plus ensuite) parmi lesquels je me rappellais surtout de l'aînée Helen (12 ans), et du petit dernier John (7ans) avec qui nous jouions aux échecs le soir à la maison en buvant du thé accompagné de scones cuisiné par la grand-mère.
Ces souvenirs flous ont été sans doute ma plus forte motivation pour retourner là-bas voir ce que devenait cette ferme, et si elle était toujours dans la famille Lanigan ou pas...

J'ai donc attendu d'être à la retraite pour décider de retourner à Windgap (si j'étais repassé 2 fois en Irlande dans les années 2000, je n'avais pas pris le temps de faire le détour dans cette région)
Et c'est finalement en avril 2024 que l'occasion se présente : un groupe de copains de ma ville (le Creusot) me dit qu'ils s'inscrivent pour le marathon du Connemara du 21 avril 2024, et louent 1 maison à partager pendant quelques jours.
Un oeil sur la carte d'Irlande (celle que j'avais achetée lors de mon premier voyage de 79 !) a suffit à me décider : je rejoindrai le groupe de marathonien.nes dans le Connemara, mais je voyagerai de mon côté, en train jusqu'à Cherbourg, puis en ferry jusqu'à Rosslare Harbour (encore), et après, en vélo (bien penser à "drive left" !) jusqu'à la ferme de Rossaneny, où je décide d'arriver sans prévenir, n'ayant pas pu retouver de coordonnées de toutes façons ! Et c'est donc 100 km à travers le sud de l'Irlande qui m'amènent en une bonne journée de vélo via Wexford puis New Ross (où j'ai pu serrer la main à JFK, enfin sa statue, le président des USA qui était venu sur la terre de ses ancêtres émigrants), et ces 100 km assez valonnés (et ventés) finissent par me faire débarquer (mouillé !) à la ferme recherchée de Rossaneny :
Le "petit" John (52 ans désormais), m'accueille tout surpris dans la ferme qu'il a repris à ses parents (son père Valentine est décédé en 2000 sans avoir pu profiter de la retraite, mais sa mère Elisabeth, 84 ans m'invite à dormir chez eux et à partager le breakfast !)
Et j'ai encore oublié de prendre des photos de John et de sa ferme laitière : décidément, il faudra que j'y retourne !
Peut-être que la visite (assez longue et... arrosée de Smithwick's et de Paddy -bière et whiskey locaux-) au pub de Windgap où John m'a emmené en soirée n'est pas étrangère à mon oubli de prendre des photos...
En tout cas je repars en vélo le lendemain matin direction Clonmel (le temps était frais, moi pas trop...), avec l'objectif d'attraper 1 train pour Limerick où j'arrive le soir, et dont je repars en bus puis train direction Galway et...quelques crevaisons plus tard, je reprends mon vélo jusqu'à Oughtrerad, terme de mon voyage, aux portes du Connemara où m'attend la maison de location et la bande de creusotins !
La suite , c'est le Connemara, dont je ne connaissais pas les "terres brûlées, au long des landes de pierre, autour des lacs (dans lesquels je n'ai mis que les pieds !), etc..." et 26 miles plus tard (équivalents de nos 42,180 km de la distance du marathon), mais 26 miles ça passe beaucoup plus vite :-), et c'est déjà l'arrivée et un petit tour à la session irlandaise du pub voisin pour reprendre des forces en vue du retour via Rosslare à nouveau