Perdida en la selva tropical...

Perdida en la selva tropical...

PanamA Panama

Publié par SklaerennHameau le  21.06.2017


Premiers pas en terre inconnue...

Il y a 4 jours, je me suis littéralement envolée en terre inconnue, laissant derrière moi mes proches, les petits traquats du quotidien, la chaleur écrasante d’Angers… Après plus de 10h de vol tout en foulant le sol américain de sorte que je puisse dire désormais : « Yes, I’ve ever been in the USA! » (Non sans avoir attendu plus d’1h30 dans la queue pour pouvoir enfin être autorisée à entrer aux USA et avoir par conséquent failli louper ma correspondance pour le Panamá), je suis arrivée après une nuit à Panamá city et deux bus, à Playa Venao, mon lieu de stage pour deux mois (dont je vous ferai la description dans un article suivant). Après une présentation du site par mon maître de stage et de la « routine » à effectuer par mes collègues de travail : Estelle, Laëtitia et Valentin, la nuit est vite arrivée puisqu’ici avec un décalage de 7h (de moins) par rapport à la France, la nuit tombe aux alentours de 19h (à l’heure où je suis actuellement en train d’écrire l’article et il fait nuit noire !). Autant dire que je n’ai pas traîné pour aller au lit pour récupérer avec le décalage horaire !… D’autant que le lendemain, j’entamais ma première « journée » (vous comprendrez pourquoi les guillemets) de travail !

Perdida en la selva tropical...

Vendredi dernier, dans l’après-midi, soit le lendemain de mon arrivée à Eco Venao, je décidais de visiter un peu les lieux histoire de m’approprier un peu mieux les lieux et envisageais d’entreprendre le trail jusqu’aux cascades, d’environ 1h aller-retour.

Ravie de découvrir la faune et la flore endémiques panaméenes, j’entrepris avec sérénité et enthousiasme ce petit trail, et me voici sur la route pour aller voir las cascadas, qui se trouvent toujours dans la propriété d’Eco Venao.

Marchant d’un pas dynamique (non pas des masses non plus hein je ne suis pas une randonneuse de fou non plus hein, faut pas croire ! ^^), à travers des arbres majestueux tout en suivant la signalétique jusqu’a ce qu’il n’y en ait plus vraiment et que je continue par moi-meme , je me résolus au bout de 30min de marche et arrivée à un point d’observation sur toute la plage et la forêt après avoir contemplé avec émerveillement la vue, à faire demi-tour, sans pour autant avoir pu trouvé les dites cascades, et donc avec un peu de déception…

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Début du trail!

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Point de vue sur la plage..pas de cascades à l’horizon !…*Et c’est à ce moment là que le début de mon infierno débuta.

En effet, en plus du fait que je me sois aventurée au delà de la signalétique, il se trouve que les panneaux ne sont peints et visibles que dans le sens aller. Si bien qu’en fait, je n’ai jamais trouvé le chemin du retour…

Cherchant sans relâche mon chemin, c’est au bout d’une heure que commence à paniquer. Je décide alors de contacter les pompiers afin qu’ils m’aident à trouver mon chemin. Je viens d’arriver, je ne connais pas le numéro, je ne capte pas internet non plus por supuesto… Heureusement, ma meilleure amie réussit à me filer le numéro des pompiers, que je finis par contacter. Au début, je crois avoir retrouvé mon chemin et ils me disent de les rappeler lorsque je suis bien sortie pour qu’ils soient sûrs que je sois en sécurité. Hors au bout d’une heure de galère, à traverser des ruisseaux, je suis arrivee a un point que je ne sais plus dans quel sens je me dirige si bien que je finis par me rendre compte que je suis revenue à mon point de départ…Su-per n’est-ce pas ? La, grosse panique ! Je repars dans l’autre sens, retraverse les mêmes ruisseaux, glisse et tombe, me relève et là… plus de signalétique…où aller ?!

Je finis par recontacter les pompiers : il est aux alentours de 16h, la nuit tombe dans 3h. « Bon, ils ont 3h pour me trouver, pas de panique ». Ils me disent d’activer la géo-localisation qu »ils viennent me chercher, qu’ils savent où je suis. J’attends donc 45 min. Là, je décide de rappeler. Mais évidemment un autre souci s’impose à moi alors : impossible de trouver du réseau. En parallèle, ma meilleure amie, à qui je dois en partie d’être encore en vie aujourd’hui -et que je ne remercierai jamais assez- tente de me rassurer par message. Je finis par les avoir, ils sont en route. Cela fait maintenant 2h que je les ai contactés, il commence à faire nuit, il est 18h.

Les bruits de la forêt ne sont pas des plus rassurants, entre deux appels, on m’informe qu’il y a des bêtes sauvages dans la forêt, qu’il faut ne surtout pas paniquer si j’en croise et rester calme. SU-PER. PLUS RASSURANT FRANCHEMENT TU NE PEUX PAS FAIRE MIEUX.

19h. Personne à l’horizon. Je rappelle sans relâche en espérant trouver un décimo de réseau. Ils finissent par me demander ce que je vois autour de moi : « un fleuve et du grillage, et plein d’arbres » Rien d’autre ? « Non, non… » ça recoupe. Youpiii…bon. je rappele. Ça coupe. Je re-rappelle jusqu’a les avoir, il est 19h 15. Ils me disent d’allumer la lumière de mon portable, que les pompiers, los bomberos de Panamá, sont à ma recherche. Entre temps, le chef des pompiers me contactent directement t mon maître de stage aussi, tentant de me rassurer…c’est bien beau, mais ça fait 1h qu’on me dit ça…je perds espoir.

Second problème : il me reste 15% de batterie. Je décide d’allumer par à coup là lumière de mon téléphone (histoire de garder un peu de batterie au cas où ils me rappellent sait-on jamais).

Et là, au moment où je me dis où c’est fini, soit je meurs ici (dévorée par les bêtes sauvages…merci le service de réception des appels d’urgence pour m’avoir indiquée ce subtil détail…pas vraiment rassurant dans cette situation), j’entends des cris alors, réflexe je cris ! « AQUIIIIII ! AQUIIII ! » (écrit comme ça ça fait un peu ridicule aha j’avoue). En fait…ce ne sont que le singes hurleurs de la forêt, cris traîtres,je retombe dans mon désespoir.Et c’est la, alors que tout espoir semble perdu, que j’entends de vrais cris criant « Glen! » , « Glen! » et moi qui repars avec mes « Aquiiii » puis enfin, des faisceaux de lumière, ça y’est je suis sauvée.

Sur le chemin du retour, tout en buvanr je ne sais combien d’eau (faut dire qu’il faisait chaud et que j’avais très soif après avoir marché), j’apprends que je me trouvais en fait encore dans la propriété d’Eco Venao, qui s’avère être très très grande! Le chef des pompiers avec qui j’étais en contact par téléphone, me prêtent sa veste (oui oui j’avais carrément du style aha !) et une équipe médicale me soigne.

A mon retour, je suis accueillie comme jamais, je suis bien évidemment interrogée rapidement par la police, les pompiers me demandent mon nom et prenom, âge et ma nacionalité. Chose inhabituelle : on prend des photos, tout sourire, avec la police puis les pompiers. On me propose même de passer une nuit dans la Casa Mango d’Eco Venao, une grande maison; chose que je refuse préférant dormir avec des gens après avoir passé quelques heures assez traumatisantes je l’avoue seule dans la forêt.

Le lendemain, chose incroyable : en plus d’être devenue la célébrité d’Eco Venao (et oui héhé ;)), j’ai eu droit à plusieurs articles dans la presse locale avec photo à l’appui :



Bref, une aventure qui invite quand même à la prudence dans un pays qu’on ne connaît pas et à être toujours accompagnée…avec une surprise plutôt sympathique toutefois après coup! 😉

A très bientôt gringos, pour des nouvelles un peu moins mouvementées toutefois je l’espère 😉

La "filosofia Playa Venao"

Voilà maintenant un peu plus d’une semaine que je me trouve à Eco Venao et je crois que je commence vraiment à prendre mes marques et à comprendre la philosophie de vie de ces gens un peu hors du temps qui habite ces lieux.

Car, il faut bien l’avouer, Eco Venao part à l’origine d’un projet un peu fou : celui de reforester un lieu surexploité par l’Homme pendant l’ère industrielle et de lui redonner -si ce n’est plus- sa vitalité d’antan.

Et c’est ainsi que Guillaume, le permaculture manager d’Eco Venao, aidé de volontaires de tout âge, toute nationalité, de passage ou en stage plus ou moins long, contribue à la protection de la faune et la flore panaméenes. Plantant des arbres fruitiers endémiques, le but ultime est de recréer un écosystème de type « tropical food forest », c’est-à-dire une forêt tropicale nourricière qui permettrait à Eco Venao d’être auto-suffisant.

Aussi, une petite partie de maraîchage est actuellement en test à Eco Venao mais les conditions climatiques ne sont pas favorables malheureusement (fortes précipitations, températures élevées en saison sèche, forte hygrométrie…) ce qui rend la tâche compliquée…mais pas impossible 😉 Chaque jour, Eco Venao dispose d’oeufs des poules de la permaculture, utilisés par le restaurant et vendus par le Coffee shop d’Eco Venao : arrêtez vous pour déguster une part de leur incroyable Passion fruit pie (tarte aux fruits de la passion) accompagné d’un Cappucino al leche de almendras ou autre boisson qu’ils vous feront un plaisir de vous recommander avec des crus d’exception…

Eco Venao c’est aussi et avant tout un eco lodge permettant aux touristes et surtout aux surfeurs de passage de profiter d’un endroit paisible où se ressourcer à juste 100m de la plage et de belles vagues.

Le soir, la plage est animée par les locaux, les gens se retrouvent à La Barca , un bar les pieds dans le sable géré par Federico (« Fede ») : demandez une « Panamá » ou une « Balboa » (LES bières locales) ou bien une Piña colada que Fede vous fera devant vous tout en blaguant et qui reste la meilleure que j’ai jamais bu ! La femme de Fede tient juste à côté une petite pizzeria éphémère sur la plage, très bonnes, bien garnies (option vegan sans problème ;)) même si la pâte est très très fine, ce dont on n’a pas l’habitude en Europe.

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La famosa cerveza : « la Balboa »

En journée, la plage est l’endroit idéal pour surfer (quand on sait surfer évidemment ^^) et faire du yoga ou une séance de sport face à la mer….et bien évidemment bronzer ! 😉

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Salle de yoga d’Eco Venao avec vue directe sur la mer

En bref, Eco Venao c’est l’endroit idéal pour passer quelques jours pour se ressourcer durant un voyage ! 🙂

Hasta la próxima amigos!