mon voyage en Argentine

mon voyage en Argentine

ArgentinE Argentine

Publié par BourdaBourda le  04.08.2023


31 juillet 2023


Premier jour en Argentine. Mon vol s'est très bien passé, deux repas qui ont suffi à satisfaire mon appétit.
Je suis arrivée à Buenos Aires à 22h15, à la sortie de l'avion j'ai été surprise par la douceur du temps. Moi qui avais prévu plein de pulls, j'aurais mieux fait de remplir ma valise de robes, elle aurait été moins lourde.
Une fois récupérée par mon taxi Ricardo, nous avons pu faire le tour de la ville. De nuit, la ville est magnifiquement éclairée, des hommes le plus souvent marchent sur le bord des routes, les restaurants sont encore ouverts, mais le monde manque à l'intérieur. Nous traversons la ville ornée de ses bâtiments d'un style européen. De beaux bâtiments restaurés ou entretenus à la perfection. De nombreuses places fleuries avec de majestueuses statues.
J'arrive enfin à mon hôtel Abasto Hôtel, attendue par l'hôte qui me donne une chambre. Une chambre spacieuse avec une grande baie vitrée qui donne sur un centre commercial. Au quatrième étage elle m'offre une vue je dois dire peu désagréable.


1 août 2023


Aïe à 6 heures le décalage horaire se fait ressentir. Mon réveil sonne à 6h20 pour me rappeler de me lever pour la traite... avec 4 heures de retard et 13 heures de trajet mon père peut m'attendre un bon moment. J'en profite pour écrire à mon chéri resté en France.
A 9h30 après un bon petit déjeuner je décide de faire mes premiers pas seule dans les rues de Buenos Aires.
Mes chaussures étant restées en France, à cause d'un lavage express et un passage au four peu concluant.
Un café à la main me voilà partie à la conquête de cette ville. Je me suis vite calmée quand j'ai vu le prix des souliers. J'ai également voulu acheter un chargeur pour mon portable mais vu que je n’avais pas encore changé l'argent, ils ne voulaient pas me vendre un chargeur à 8 euros alors que je leur proposais un billet de dix... tant pis pour eux.
Après une matinée peu concluante, me voilà assise dans un bus, partie pour un voyage de 6 heures, bien sûr je n'ai pas prévu ni de repas ni d'eau... mon portable non plus n'a pas chargé entre temps. Mais me voilà quand même comblée de bonheur. Je traverse la province de Buenos Aires aux côtés d'une gentille grand-mère. Des plastiques jonchent le sol des bords de route, un couple s'embrasse, trois jeunes font du vélo. L'homme à ma droite filme l'intérieur d'un tunnel. Je vois mes premiers chevaux. Lujan.

4 août 2023


Voilà que j'ai dejà pris du retard sur mon écriture.
Ma fin de voyage s'est bien passé. Silvia m'attendait à 9 de Julio. La grand-mère m’a souhaité suerte ! et nous nous sommes quittés sans même que je sache son prénom.
Une bise sur la joue et me voilà dans la voiture de Silvia. Elle habite dans les petites rues de 9 de Julio, dans une petite maison entourée d'autres petites maisons, toutes aussi jolies les unes que les autres.
Nous sommes sorties en ville manger des empanadas. Très bon mais un peu trop salé.

Mes débuts avec cette langue sont bien compliqués... Malgré de nombreuses années d'apprentissage avec je dois l'avouer très peu d'assiduité, je me retrouve à ne pas savoir dire une phrase correctement.
Après une courte nuit de sommeil, nous nous levons à 2h45. Au programme pour ce 2 août, visite d'un marché aux bestiaux et d'un abattoir. Je rencontre pour la première fois les petits argentins qui se sont levés aussi tôt pour cette visite, le trajet aller est calme, les yeux sont fermés et les pensées lointaines.
Le soleil se lève à peine, il est d'un orange puissant caché par quelques nuages, l'air est brumeux chez nous cela veut dire qu'il va faire chaud.
Une fois que tout le monde est un peu plus réveillé, j'ai pu parler avec les élèves, enfin parler est un bien grand mot.
Mon béret dans la main je me suis fondue dans la masse, j'ai écouté les prix proposés par les gauchos. Des vaches, des Angus une race à viande largement répandue en Argentine. 700 pesos au kg ce qui fait à peu près 1,4€ le kg. Dans notre exploitation nous vendons nos vaches de reformes à 3.5€



Des hommes à cheval passent au milieu des barrières, rentrent, sortent les bêtes vendues. Ils portent des bérets avec beaucoup de prestance.
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Sur la route de l'abattoir les jeunes ont mis des musiques populaires. J'ai également gouté le mate, qui m'a fait penser au goût de l'artichaud. Pas désagréable. Ici cette boisson est nationale, tout le monde en boit. Cette herbe se boit comme un thé, ils recouvrent directement les feuilles d'eau chaude le tout dans un genre de noix de coco, la calabazas. Une fois fini ils reremplissent d'eau et le font passer à une autre personne.
Nous sommes arrivés à l'abattoir, l'odeur que s’y émane est ... morbide...
Nous avons pu voir son fonctionnement pendant le travail... une première. Une véritable ruche, tout était parfaitement organisé et efficace. Personne ne perd de temps. Les jeunes sont fiers des travailleurs, ils se rendent compte du labeur, des difficultés qu'ils rencontrent. Ici la viande c'est une institution, c'est leur fierté. Ils se prennent en photo devant les carcasses encore chaudes, sur leurs visages un sourire éclatant de bonheur.
J'ai pu voir le regard de ces bêtes apeurées s'éteindre. En Argentine chaque bête est honorée dans une assiette délicieuse. Ces animaux qui ont vécu leur vie dans les espaces immenses de l'Argentine, qui n'ont jamais senti la dureté et la froideur du béton sous leurs sabots. Quand nous partons, le portail s’ouvre pour laisser passer un camion ... Nous partons par chance dans un bus sur des sièges confortables. Heureux de vivre.

5 août 2023


Le jeudi 3 août, ma dernière nuit chez Silvia. Le temps a bien changé, la chaleur s'en est allée pour laisser place au froid. Nous nous levons à 6h15 pour partir à Inchausti, l'école qui va m'accueillir pour un mois. Un froid de canard... 3 °C au thermomètre, le changement entre la France et mes deux premiers jours à Buenos Aires est brutal.
Au programme aujourd'hui, visite de l'exploitation et du lycée, pour cette après-midi la fabrication de dulce de leche, confiture de lait, et de fromages.
Inchausti est une école immense qui rassemble des élèves de 13 ans jusqu'à 18 ans. Ils ont la chance d'avoir l'exploitation juste à côté. Les vaches, laitières ou à viande, pâturent autour du lycée. J'ai pu discuter avec le vacher qui s'occupe de l'exploitation, nos systèmes ne sont pas si différents, les vaches ont une alimentation à base d'ensilage de maïs et soja, elles sont traites deux fois par jour, le matin et le soir, et elles passent au pédiluve avec du formol 2 fois par semaine (ça c'est un message pour mon papa).
Puis nous sommes allés voir les autres productions : horticulture, apiculture, élevage de lapin... Les élèves touchent à tout ! C'était une super visite mais quand le froid s'est emparé de moi il m'était difficile de profiter.
Après un super repas traditionnel Puchero qui pourrait s'apparenter au pot au feu de chez nous, nous sommes allés faire du fromage et de la confiture de lait. Je n'avais jamais fait de fromages et c'était très intéressant.
J'ai pu gouter à leur confiture de lait, un délice, on sent le lait et le sucre qui ont caramélisé lentement ensemble pour former une patte sirupeuse bien dorée.
Le soir après le souper j'ai pu discuter avec un élève de l'école, Eros. Eros est un garçon gai, extrêmement gentil et ouvert d'esprit. Nous avons discuté de ses peines de cœur et je lui ai demandé également s’il savait des choses sur la dictature. Eros a pris le temps de m'expliquer tout ce qu'il savait, il m'a transmis par ses mots l'horreur de cette sombre époque. Malgré qu'il ne l'ait jamais vu de ses propres yeux on voit que c'est un sujet délicat, que cette époque marque encore les esprits argentins. Aujourd'hui des élèves comme Eros, Uma, Clara, Mora, des élèves de 17-18 ans proclament leur indépendance et s'affirment sur des choix comme leur orientation sexuelle ou juste leur choix vestimentaire. Cette génération essaye d'éteindre le machisme, le racisme, l'homophobie ... qui s'est instauré durant cette époque. Ils mettent à jour des valeurs plus ouvertes d'esprit et plus moderne.


6 août 2023


La nuit au dortoir des filles s'est très bien passée, elles semblent très enthousiastes que je reste un mois avec elles. Ce matin, le vendredi 4
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août, j'écris. Sur les coups des 11 heures je pars en cours de Ganaderia avec de grands élèves de 21 ans à 47 ans. Tous agriculteurs ! L'après-midi nous partons retrouver nos chers taureaux Angus. Nous allons vérifier leur capacité à être de bons mâles reproducteurs. J'ai pu participer à prélever du sang à la queue, tondre, marquer au fer rouge, et également boucler ce qui m'aura valu une main... Je ne changerais pour rien au monde mes petites nénettes Prim’Holstein contre ces d'Angus.


Le soir je vais dans un autre village appelé 25 de Mayo chez Naty, une autre professeure. Nous mangeons un Barbecue avec des collègues, des côtes cuisinés par le mari de Silvina. Fatiguées nous rentrons nous coucher pour une belle et longue nuit. Au réveil un petit dejeuner de roi : oeuf, dulce de leche, jambon...
Le ventre plein je suis partie avec Mora faire un tour de la ville, la place de 25 est sublime : 2 arbres d'une centaine d'année imposent leur
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  • souveraineté, en face une église qui n'a l'air de rien de l'extérieur mais qui cache en son sein des trésors d'une beauté que je ne saurais décrire. Au mur du marbre qui monte jusqu'à la voûte ornée d'or, au fond les Apôtres nous regardent et au centre jésus qui veille sur nous. De l'autre côté un ange, éclairé par une lumière colorée qui passe à travers des vitraux aux milliers de couleurs.
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Nous prenons un café, un homme passe en voiture
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avec la musique à fond, Mora me dit que c'est une propagande pour les votes de la semaine prochaine. Elle m'apprend à jouer aux cartes...

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Je mange un bon repas avec Naty. L'après-midi, nous sommes partis avec Eros acheter des viennoiseries et des sucreries. Nous nous sommes installés en face d'un lac sans eau avec deux de ses amies pour faire une dégustation. Je suis désolée pour les argentins, ils sont peut-être meilleurs que nous au foot mais ils ne nous détrônent pas sur l'alimentation.

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12 août 2023

En une semaine il s'est passé beaucoup de choses, j'ai passé le début de ma semaine à Inchausti. Le lundi j'ai pu voir une infime partie des 3000 hectares de l'exploitation. On a pu comparer les différentes couches du sol qui est sableux avec un peu d'argile.
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Ce sont des terres très facilement inondables, à 70cm de la surface se trouve une couche compacte impossible à traverser, ni par l'eau, ni par l'air. A cause de cela l'eau a beaucoup de mal à s'évacuer. Ils ont construit en 2002 une immense rivière qui traverse les champs, tout cela pour récupérer un maximum d'eau. Ces dernières semaines ont été très sèches, c'était impressionnant de voir cet immense trou vide, seul quelque reste de sel restait au fond. Pour poursuivre dans cette thématique l'après-midi aussi fut consacrée à l’étude du sol. Le professeur nous a fait une démonstration de vol avec son drone, que l'on a pu essayer. D’en haut, on voyait les tracés des tracteurs guidés par un GPS, parfaitement droit, avec des tournures faites au compas. Le lendemain matin je me levais pour visiter une usine de transformation de fromage en mozzarella. Il y a quelques années l'usine avait pris feu, une centaine de famille se sont retrouvées sans emploi. Un désastre. Depuis, l'usine a repris son activité, elle a été reconstruite et repensée pour un meilleur confort. Ils ont decidé également de suivre la tendance du véganisme, depuis peu ils achètent différentes huiles du monde entier pour faire une pâte végétarienne, appelée également fromage, ou mozzarella mais qui ne répond en rien à la définition d'un fromage. On nous a proposé d'en goûter ce que bien sûr je n'ai pas fait! Les chefs de l'usine disaient eux-mêmes que c'était une pâte trop salée qui n'avait aucun intérêt à être manger seule, ils disaient également qu'il fallait laisser les gens manger ce qu'il voulait, et saisir l'opportunité de toucher plus de consommateurs. Une matinée très intéressante, mais l'après-midi encore plus. Nous devions avoir cours d'insémination
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artificielle, mais une génisse n'arrivait pas à faire son veau. Tous les élèves ont pu voir et participer à une césarienne. Personne ne s’est senti mal, ce n’était pas la première fois et ça se voyait. Le vétérinaire, professeur de l'école, nous a expliqué en détail, où-comment-pourquoi, les différentes parties, les différents points. Il donnait aux élèves un maximum de connaissances, il partageait son savoir. Chez nous en France ce partage nous fait défaut, jamais un vétérinaire n'est venu sur mon exploitation, ne m'a expliqué comment faire. Les français veulent tout emporter dans la tombe... Le lendemain, le mercredi 9 août je pratique diverses activités sur l'exploitation, sur les cochons, les génisses, les lapins et je fais également mes premiers pas en apiculture. J'ai pu par chance rencontrer la grande dame, la reine. Le soir je fais mes affaires de l'internat. Je pars chez Silvina. Le chemin est le même, fait de terre et de trous. La voiture roule, les cailloux qui passent sous nos roues font trembler toute la carcasse de la voiture. La nuit est sombre, quelques étoiles scintillent dans le ciel. Les phares de la voiture éclairent cette route sans fin.
A la Plata je fais la rencontre des enfants de Silvina, Alejo et Lucia. Avec Lucia nous faisons le tour de trois établissements scolaires de la ville. La Plata est la capitale de la province de Buenos Aires. Une grande ville où sont implantées de nombreuses universités, Economie, Sciences Politiques, Vétérinaire, Médecine, Agronomie, Ingénieurs, Policiers...
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Nous commençons par l’activité de soins vétérinaires, sur la route nous rencontrons une jeune femme qui se faisait "bizuter" pour l’obtention de son diplôme. Arrivé là-bas nous rencontrons des professeurs en train de préparer le prochain cours de dissection. Nous avons pu voir le musée où dormaient différents squelettes, système nerveux... Nous suivons la visite par l'école d'agronomie et de médecine, et nous terminons sur une exposition sur les droits de la femme dans l'université d'économie.
Dans toutes ces écoles nous pouvons voir l'expression des élèves sur les murs. Des phrases, des mots, des photos, des dessins sur des sujets comme la politique, l'avortement, la dictature... Ils s'approprient les murs pour se faire entendre.
En faisant le tour de la ville on m'explique qu'elle est séparée en deux. Pour les deux grandes équipes de la Plata, une partie de la ville est peinte en Bleu pour l'équipe des Gimnasia y Escorima et l'autre partie de la ville en rouge pour l'équipe de los Estudiantes. Le lendemain après une nuit horrible à cause d'un chat qui n’arrêtait pas de miauler, nous partons visiter la cathédrale de la Plata. Nous avons pu marcher à l'intérieur seuls, comme si tout l'espace était à nous. Nous sommes également allés en haut. Nous avons pu contempler la vue de la ville, nous voyons la mairie, et au fond des grues, à leur droite une grande dame, vêtu de gris, un cercle lui sert la taille, de son haut sort une fumée grisâtre qui se mélange avec les nuages.
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Nous redescendons pour manger dans un petit restaurant pas très loin de là, le soleil nous réchauffe mais le vent souffle fort. Après-midi shopping je n'ai rien acheté mais ne vous inquiétez pas, la lendemain, de retour à 25 de mayo, la ville ce sera charger de me ruiner. Le dimanche on reste bien tranquille, c'est moi qui fais à manger ce midi! Des pâtes fraiches, de la ventrèche, des oignons, de la crème et énormément de fromage. Beaucoup de poids repose sur mes épaules, la réputation de la France. Ils ont trouvé ça très bon ... c’était bon mais les pâtes étaient trop dures, la sauce trop salée à cause du fromage, et il manquait un peu de piment et la viande n'avait pas assez de goût, heureusement que les oignons étaient bien coupés !


14 août 2023


De retour à Inchausti je suis dans le bureau des professeurs, les écouteurs dans les oreilles, une musique tourne en boucle ; la rivière de Coline Rio, voilà déjà 2 semaines passées, la moitié de mon séjour, mes vaches me manquent, ma famille, mon copain... me lever le matin quand le soleil se lève à peine passé dans le parc de mes chevaux, entendre les oiseaux chanter. Retrouver mes vaches qui attendent la traite. Les œufs le matin avec un bon café, se prendre la tête pour savoir quelle dose de taureau on va mettre à une vache, pleurer sur les cours du lait. Je suis venue en Argentine pour découvrir une coutume différente, des façons de travailler, ce que j'ai trouvé. Je partirais de ce voyage le cœur plein de souvenirs et la tête pleine de nouvelles choses.


15 août


Hier soir j'ai fait la traite pour la première fois! un monsieur m’a dit : oh mais tu es habituée...
Ici comme en France je sens que les gens ne comprennent pas comment une fille peut faire ce métier : Ah mais tu regardes juste hein ?
Rares sont ceux qui me prennent réellement aux sérieux et pourtant...

Dans mon lit en hauteur au milieu des autres, les filles révisent et parlent, d'autres bruits viennent de l'autre côté du mur, les élèves affamés accourent vers la quiche de ce soir.
Aujourd'hui c'est la deuxième fois que je cours avec une jeune fille du dortoir, Abril. Elle n’avait pas trop l'habitude de courir mais au moins nous étions deux. Nous avons couru 2km en 15 minutes... Nous commençons et cela me donne espoir d'une reprise quand je serai en France...

Le dimanche 20 août les argentins ont voté le premier tour des élections. J'ai pu discuter avec une jeune étudiante, Juli, elle veut faire psychologue plus tard.
A Inschausti elle suit les traces de son père, comme beaucoup d'autres élèves. En voyant les résultats de l'élection, Juli et d'autres ont peur, peur de revenir à une époque qu'ils croyaient révolue. En Argentine il existe un ministère de la femme, il aide pour leur éducation, leur santé, l'hygiène, la vie de famille, le travail. Ce candidat voudrait abolir l'existence de ce ministère, les femmes d'aujourd'hui revivraient la vie de leur grand-mère. Cette école n’accueille des filles que depuis seulement une dizaine d'années, avant c’était une école réservée aux garçons...

22 août 2023


Encore une semaine écoulée... Il me reste 4 jours à l'école et j'ai encore beaucoup de choses à faire et à voir. Je ne suis toujours pas monté à cheval!
La semaine dernière a commencé fort avec deux traites, une du matin à 4h45 et une du soir à 15h. Jai du assister à un suivi repro et on m’a laissé inséminer quatre de leurs vaches !
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Le mercredi j'ai fait du fromage avec cinq autres élèves, un cours particulier en somme. Et nous avons également visité un haras, un élevage de chevaux pour le polo.
Le jeudi j'ai participé à une réunion très intéressante d’entrepreneurs agricoles. Le groupe CEA est un rassemblement de différents agriculteurs qui discutent de conduite de troupeaux, de leurs problèmes et trouvent ensemble des solutions. La gestion des grosses exploitations est bien différente, la conduite se fait comme une grande société. Les dueño, sont à la tête de plusieurs sociétés, de plusieurs exploitations. La problématique d’aujourd'hui est : La transmission. Un père veut investir dans une nouvelle exploitation, les enfants ne semblent pas enthousiastes à l'idée de cette reprise... Mais il ne s’agit pas d'une reprise semblable à la nôtre, a la mienne en tout cas, ici le dueño ne travaille pas, il gère, il n'a aucune contrainte d'horaire, de pression... ce sont des entreprises extrêmement rentables...
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A l'internat les filles travaillent, elles discutent, se plaignent des leurs professeurs, étudient.
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Aujourd'hui mardi 23 août, la journée fut longue, nous avons passé la journée a une foire avec 3 autres élèves, il y avait une vente de limangus, un croisement entre une limousine et une angus. Cela donne une petite vache faite pour la pâture avec une bonne capacité musculaire. Les prix de la vente aux enchères allaient de 400€ la vache à 13000 € une mère suitée.
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Nous avons très bien mangé, de la viande comme à tous mes repas depuis 3 semaines. Les légumes se font rares...
Les filles sont très emballées en me voyant écrire, leur nom écris ici leur fait traverser l'Atlantique, les fait un peu voyager, les faits exister ailleurs qu’en Argentine. Je ramène avec moi, en France un bout de chacune d'elles, un peu de leurs mots, de leurs pensées, de leurs sourires, leurs blagues, un bout de leur langue et de leur pays. Elles aussi rêvent de parcourir le monde, d'apprendre et de découvrir de chacun ce qui le peuple. Je leur souhaite la plus grande des réussites, et de réaliser tous leurs rêves.



25 août 2023


Dernier jour à l'école hier : une journée incroyable ! Nous avons inséminé 15 vaches, après nous sommes allés déplacer des vaches à CHEVAL !!!!!
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J'ai monté Pépo, un cheval de 4 ans plein d’énergie. J'ai l'habitude de monter sur mon cheval, splitter, et la différence entre les chevaux "américains et européens" est flagrante... Ce changement, plus le stress ont fait que j'ai eu la main un peu trop dure sur ce petit ...

En rentrant, les filles avaient mis un drapeau de l'argentine signé par tout le monde sur mon lit. L'après-midi ils se sont tous rassemblés dans une grande classe, ils avait fait un gâteau et avait préparé des cadeaux... Mon visage était rouge, mes jambes tremblaient et mes yeux étaient humides. J’ai dit quelques mots en français traduit par Silvia.. Mais j'ai fini par parler en espagnol. "je vous souhaite de découvrir le monde".
Eux aussi ont dit quelques mots qui m'ont énormément touché. Une fille m’a offert une fleur, que j'ai mis dans mon carnet de voyage. J'ai pris plein de photos, les ai serrées dans mes bras une par une. J'aurai aimé leur dire à quel point elles avaient touché mon cœur...
Des larmes ont coulé sur mon visage, J'ai dit aurevoir a Silvia, elle qui était venue me
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chercher le premier jour, elle qui ne m’a pas lâchée de tout mon voyage, elle avec qui j'ai pu discuter de mes soucis, elle qui a pris le temps de m'écouter, de me comprendre. Elle qui me laisse repartir ...
En repartant de 9 de julio, je passe pour la dernière fois devant ces maisons de paysans millionnaires, j'emprunte ces routes de sable; la voiture flotte jusqu'à Inchausti, dans mes pensées je me rappelle des moments passés ici, et de cette France qui m'attend.

Mon Voyage ne se finit pas là, il me reste encore une toute petite semaine. Je commence par un petit tour à Buenos Aires, et puis je reprends l'avion pour partir aux chutes d'Iguazu avec Lucia ! la fille de Silvana !

27 août 2023


Hier nous avons fait le tour de la ville de Buenos Aires. Je suis repassée dans les mêmes rues qu'il y a un mois. J'ai pu rentrer dans les bâtiments que j'avais à peine survolé. Tout d’abord nous avons pris une photo devant l'obélisque, nous avons marché un peu plus loin vers la place de 25 mayo, nous sommes rentrées dans la cathédrale. Une femme s'étire la nuque, une douleur était survenue à force de regarder la hauteur des plafonds. Nous avons laissé dormir le général San Martin, fatigué d'avoir libéré l'Argentine.
Nous sommes allées à la maison de l'ancien roi d’Espagne, des pierres, quelques malles, des tuiles, des bouts de papier signés, des pièces vides, blanches sans l'ombre d'un souvenir.
Au milieu de la place, protégée par quatre murs de verres, des pierres, des centaines et des centaines de pierres, inscrites par les noms, des dates, des mots d'amour... L'on me raconte que chaque pierre représente la mémoire d'une âme partie pendant le covid.

Grâce à une professeur d'histoire et avocat, à Inchausti nous avons eu des visites privées de lieux peu fréquentés mais chargés d'histoire.
Le soir je dis aurevoir à Naty et à Sol...
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aujourd'hui les dernières personnes partent, Silvina me laisse en compagnie de sa sœur et de sa fille. Voilà que la page "Ichausti" se tourne, J'espère un jour pouvoir les revoir.
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Je suis à l'aéroport, mon voyage se termine ici, Lucia m'a quittée. Mes derniers jours ont été merveilleux, nous sommes allées aux chutes d'Iguazu. Je ne peux décrire ce que la nature a fait ici, au milieu de cette immense forêt des millions de litres d'eau chutent, fouettent le sol, la brume est éclairée par le soleil, les gouttelettes scintillent comme des étoiles.

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J'aurais tellement de chose à dire, des souvenirs, des moments. J'ai pu voir durant ce mois plein de choses, je me suis sentie privilégiée de pouvoir vivre comme si je faisais partie de leurs familles.

Ici, Les chiens portent des vestes, les fenêtres ou les balcons ont tous des barreaux, la peur de marcher trop près des routes et qu'on me vole mon sac, les pavés pas toujours très droits, les cris après un but au foot, les chemins de sable, les déchets au bord des routes, les Empanadas, les cafés horribles, les blagues des filles que je ne comprends pas, qué lindo, les garçons qui crient Mpape quand je passe, la gentillesse des gens, le sourire sur chaque visage, boludo...
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11 novenbre 2023


Beaucoup de temps s’est écoulé depuis mon retour en France, beaucoup de choses se sont passées, j'ai pu retrouver ma famille, mes amies, mon amour.
Cela fait depuis bien longtemps que je devais écrire la conclusion de mon voyage...
Aujourd'hui c'est mon anniversaire, mes parents m’ont fait un merveilleux cadeau : un chien, Una. Un prénom qui peut vous sembler bien familier, Una... première en Portugais, Una comme si le n avait oublié une bosse... Una comme si le n avait encore à soulever une montagne. Je suis fière que le nom de mon chien soit associé à une montagne, un océan près de Uma.
Ce voyage aura été le voyage de ma vie, j'y ai rencontré des personnes formidables, inoubliables. Nous avons tous à apprendre des us et coutumes des autres pays, à nous enrichir, le monde a temps à nous apporter. Saisissez chaque opportunité, chaque ouverture au monde et aux autres.
Je voulais remercier tous ceux qui m’ont aidé à partir tout particulièrement madame Hannoun, elle a déplacé des océans pour que je réalise mon rêve, elle a fait preuve d'une incroyable bonté.
Je lui dédie d'ailleurs ce blogue car c'est également grâce à elle que j'ai trouvé la motivation d'écrire.
Je voulais dire merci à mon père qui m'a laissé m'envoler à des milliers de km de la ferme. Je remercie mon chéri qui m'a attendu pendant un mois.
Mes proches ont beaucoup aimé lire mon blog et je dois avouer qu'il n'était pas déplaisant pour moi de pouvoir vous partager mon ressenti, j'espère
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avoir su trouver les mots pour vous faire voyager. J’espère que vous avez pu fermer les yeux, pensé a l'air frais, à l'odeur de terre battue et aux chevaux transpirants. Je termine ce blog sur ces mots, la fin ... mais peut être que c'est seulement le début de beaucoup d'autres choses.

GRACIAS ADISHATZ
BOURDA Stella