Dobrý den !

Dobrý den !

RepubliqueTcheque République Tchèque

Publié par PaulDur le  06.06.2019


Températures inhabituelles en Bohème

(6 juin 2019)
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Dobrý den !

Je viens de vous dire "Bonjour" en tchèque, vous aurez au moins appris un mot de cette langue slave grâce à moi, mais ce n'est pas mon but, mon objectif est de vous faire découvrir le pays, au fur et à mesure que je l'explore. Donc oui, je pratique mon anglais du matin au soir, ce qui me permet d'avoir de très intéressantes et sympathiques conversations avec les gens qui m'entourent, mais attention les Tchèques parlent aussi bien anglais que les Français... seuls les gens de ma structure (le Parc National du Krkonoše) ont un bon anglais, et encore pas tous. De ce fait, on m'a fait la remarque plusieurs fois, que les 25°c que nous avons en ce moment sont inhabituels, et plutôt inquiétants. La région dans laquelle je me trouve est traversée par des vents (parfois violents) venant tout droit de la Mer du Nord, car depuis cet mer épicontinentale située au Nord-Ouest de l'Europe, jusqu'au Krkonoše, il n'y a aucun obstacle géologique ! De cette manière les vents ne sont pas cassés, ou arrêtés par une quelconque barrière naturelle, et c'est seulement en arrivant au-dessus des premiers contreforts montagnards tchéco-polonais, que ces vents se brisent (sans mauvais jeu de mots).

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Malgré la hausse des températures, les orchidées continuent de faire leur apparition, et ce depuis les premiers redoux, elles colorent les prairies, participant à la création du mot "bucolique". En effet, Dactylorhiza majalis, ci-dessus, sort par centaines au beau milieu des champs, humides de préférence, et leur inflorescences apportent alors une touche de violet au paysage tchèque, réjouissant alors nos yeux, et pour le plus grand bonheur des insectes pollinisateurs.

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Non ! Ce n'est pas un moineau qui a la jaunisse, c'est un bruant jaune (Emberiza citrinella), un petit passereau qui avoisine les 20cm de long (17cm en moyenne) pour une envergure de 27cm environ. Autrefois commun comme un bon nombreux d'oiseaux il est aujourd'hui en déclin, c'est donc par peu commun que je décrirais son abondance en France, car en République Tchèque je ne connais pas l'état des populations mais elle ne doivent pas être très élevées non plus... L'individu présent sur ma photo est un mâle, la femelle étant bien plus terne, avec donc plus de brun et moins de jaune. L'homogénéisation et la simplification des paysages par la modification des pratiques agricoles ainsi que l'usage des insecticides sont les principales causes de sa régression. Je longeais la lisière d'un bocage quand il décolla du sol pour aller se percher quelques mètres plus loin sous le couvert des arbres, car les bruants se nourrissent essentiellement au sol, ils apprécient les graines dans les champs fraîchement ensemencés, et les invertébrés en tout genre, ce qui explique sa présence parmi les hautes herbes.

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C'est dans ces champs que s'épanouissent les orchidées, on ne peut les voir sur les photos mais elles sont bien là, et il faut imaginer le bruit du vent dans les feuilles des bouleaux pleureurs, des aulnes, le bourdement des abeilles, et le chant mélodieux des fauvettes grisettes mélangé à celui des mésanges charbonnières et des pinsons des arbres sans oublier notre bon vieux Coucou gris. Il y avait aussi une cigogne blanche qui volait haut dans le ciel, trop haut pour immortaliser l'instant. Mais au moins une chose est sûre, la nature est bien là.


Billebauder... vous aimez ?

(7 juin 2019)
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La billebaude est une technique photographique qui consiste, au cours d'une randonnée ou d'une promenade en pleine nature, à réaliser des approches et de courts affûts, au gré des rencontres animalières. Le facteur chance est crucial, mais ici, je suis servi !

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Un choucas des tours, après le décollage. C'est un petit corvidé aux iris blanc, fait rare chez nos corvidés d'Europe. Celui-ci était posé sur ce grand éclairage au-dessus d'une voie ferrée désaffectée.

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Une pose royale : après avoir observé durant de longues minutes un couple de lièvres qui s'ébattaient dans le champ fraîchement fauché, ce magnifique chevreuil au pelage bien roux et aux bois très propres est sorti de la forêt pour longer la clôture avant de disparaître aussi vite qu'il était apparu. Pendant que j'observais ce très bel animal, deux coucous gris se répondaient de part et d'autre de la forêt, et un nuage d'étourneaux sansonnets vinrent se poser dans le champ en quête de nourriture.

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Le même que sur ma 1ère photo, un pur régal, très calme, très drôle, il n'arrêtait pas de faire des sauts en tout genre, un vrai plaisir, en tout, j'ai vu 5 lièvres aujourd'hui, le coin est très riche en Lagomorphes, croyez- moi ! En banlieue toulousaine où j'habite, je ne vois pas de lièvres, et c'est pareil à Vic-en-Bigorre, mais ici, je découvre cet animal, au comportement très prudent mais placide, et très joueur avec ses congénères. Les lièvres ne creusent pas de terriers, contrairement aux lapins, les femelles mettent donc bas à même le sol, 1 à 3 par portée, les petits devenant autonomes très rapidement. C'est un spécialiste des milieux ouverts donc, l'endroit même où je l'ai rencontré ; il est cependant très plastique et donc peu exigeant sur les paramètres de l'habitat. Ces rencontres avec les animaux sont pour moi très intenses, c'est un tête à tête avec eux, dans leur habitat, et tout peut arriver, on ne sait pas ce qui va se passer ensuite, c'est toujours de très beaux et grands moments. Leur comportement me passionne, que ce soit celui d'un campagnol, d'un pic vert ou d'une belette, les animaux sont fascinants.

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Vanessa Cardui, de son nom vernaculaire Belle Dame, est le papillon qui a l'aire de répartition la plus vaste au monde, on le rencontre sur tous les continents ou presque : elle est seulement absente d'Amérique du Sud et de l'Antarctique. De caractère migratoire, l'espèce peut être uniquement visible certains mois, en France par exemple, elle est observable d'avril à octobre.

Elle hiverne en Afrique puis migre vers l'Europe centrale et du Sud au printemps, elle se reproduit donc alors en Europe, accomplissant un cycle reproductif, les descendants des migrants de printemps meurent ou migrent de nouveau vers le Sud. Ce qui explique son absence de novembre à février en Europe.

Avez-vous une idée de sa vitesse de déplacement ? Elle est de 25 à 30km/h ! Ces papillons migrent en petits groupes, de 5 à 8 individus, et peuvent parcourir 500km en un jour, avec de rares pauses sur les fleurs. Donc pas de "minute papillon" avec cette Belle Dame !


Prairie, un écosystème sous haute surveillance

(13 juin 2019)
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Tout le monde connaît les champs, les vastes clairières en lisière de forêt, les alpages, le pré, le pâturage, quoi qu'il en soit, quel que soit le nom sous lequel vous caractérisez ce biome, sachez que ce sont des écosystèmes "temporaires", c'est à dire que sans l'action de l'Homme ou des animaux, ce milieu atteint rapidement son climax (stade final) qu'est la forêt. La prairie est un écosystème diversifié abritant une faune et une flore importante si une gestion "douce" est employée ainsi que par des pratiques dites "traditionelles", moins c'est mécanique, mieux c'est. Le fonctionnement des prairies repose sur des interactions entre les espèces vivantes vertébrées et invertébrées, des bactéries, le sol, et le climat.

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Me trouvant dans l'impossibilité d'importer la vidéo, voici une capture d'écran de la vidéo initialement désirée ; Un cheval tchèque, une prairie croulant sous le Veratrum album, et moi-même, en pleine action de fauchage intensif.

Alors oui, qu'est ce que le "Veratrum album" ? Le vératre blanc (son nom vernaculaire, donc son nom commun) est une plante vigoureuse affectionnant les prairies montagnardes et humides. Elle est boréo-montagnarde, donc présente sur la plupart des massifs montagneux (du centre et sud de l'Europe jusqu'en Asie tempérée). Cette espèce est native de ces contrées slaves, mais elle pose néanmoins de gros problèmes, car elle est très expansive, à croissance rapide et les pieds peuvent recouvrir le sol sur des dizaines de mètres s'ils poussent les uns à coté des autres, comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessous. Les vératres sont les grandes plantes qui sont au sol, très nervurées. En premier lieu, elles éliminent toute concurrence de par leur grande taille, pouvant atteindre les 1m. de haut et ayant des feuilles longues et larges ; de plus, c'est une plante toxique pour le bétail comme pour l'Homme. De ce fait, gérer les populations de cette plante dans les endroits où des animaux domestiques sont présents est crucial. Si l'on ne fait rien, la plante produit des graines à la fin de chaque été, et en quelques années le pré aura perdu quasiment toutes les autres espèces végétales. Disparaissant sous une mer de vératres.

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Sur cette photo vous pouvez mieux vous rendre compte de la capacité d'expansion de cette espèce, en une matinée, avec mon accompagnateur, nous nous sommes occupés de 3 ha de prairies, et de centaines et centaines de pieds de Vératrums, à l'aide de la faux. Cela paraît peut-être anodin comme activité, mais j'ai découvert que faucher est très éprouvant ! Du moins pendant 3 heures, mais ce fut plaisant, car après ça plus aucun pied n'était debout. L'espèce est laissée en l'état, donc en évolution libre, dans les endroits où elle ne se multiplie pas comme sur la zone où nous étions.

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Ce matin, il faisait enfin couvert ! Depuis mon arrivée que du beau temps ou presque, il fait chaud, donc cela est agréable lorsque il fait plus frais, surtout pour travailler.

Nous étions sur une prairie calcaire, et pas n'importe laquelle, c'est l'une des dernières stations de la gentiane des champs dans cette région, cette espèce affectionne les sols calcaires. Elle pousse uniquement sur les prairies de haute altitude. C'est une très belle fleur, mais qui ne fleurit qu'en début d'automne dans ces régions, de ce fait les graines dorment encore à cette période de l'année. Une fauche manuelle permet d'éliminer une trop forte pression des végétaux déjà développés et donc de meilleures chances pour Gentianella campestris de germer ! Les rateaux servent à rassembler les débris végétaux, car si on les laisse sur place, le sol est privé de lumière et l'opération ne servirait à rien.

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En lisière de prairie, il y a beaucoup de rosiers sauvages, et sur l'un d'entre eux, un rasseblement de Phyllopertha horticola, ou hanneton des jardins si vous préférez, un petit coléoptère très commun, mais l'observation était surprenante ! Leur régime alimentaire comprend les feuilles et fleurs de cette plante, ceci exlique cela...


Prague

(17 juin 2019)
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Je viens de passer un weekend des plus heureux, dans l'une des plus belles capitales d'Europe, très honnêtement c'est un coup de cœur pour cette ville, j'en avais entendu parler en bien, mais je suis émerveillé par ce que dégage Prague, l'atmosphère, les gens, l'architecture, la gaieté, et j'en passe ; je vais vous la présenter si vous ne la connaissez pas encore...

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La Vltava, la plus longue rivière de République tchèque, prend sa source dans la forêt de Bohême, et traverse la ville de Prague, contribuant alors à la beauté du lieu. La ville est très riche, architecturalement parlant, on l'appelle aussi la "ville aux cent tours". Tous les styles y sont représentés, j'ai ainsi pu observer des palais et églises plutôt baroques, mais aussi gothiques.

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Comment rester de marbre face à l'église de Notre-dame du Týn ! L'architecture gothique est ma préférée je crois bien, avec son allure de château médiéval, tout simplement splendide.

Elle domine la place de la vieille ville, avec ses clochers de 80m de hauteur.

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Comme moi, vous ne savez peut-être pas lire le Tchèque, mais quelque chose me dit que vous comprendrez le thème de cette affiche :) Il y en avait près d'une dizaine placardées sur ce grand bâtiment du centre-ville.

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Alors certes je suis en Europe, et j'ai goûté aux plats tchèques, très bons d'ailleurs, mais j'ai fait également fait une petite découverte en passant à Prague, la poutine. Un mets de la cuisine québécoise, dont j'avais eu vent par des amis, mais c'est lorsque je tombai nez-à-nez avec la possibilité d'expérimenter le plat, que je n'eus pas une once d'hésitation. Il faut savoir que ce plat a longtemps était ridiculisé, et qu'à présent il est très en vogue et est même célébré à l'extérieur des frontières du Québec, comme en témoigne ma photo, pour le moins appétissante.

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Une vue de Prague, pas la plus exceptionelle, mais un côté jeune et moderne de Prague, moins séduisant que le Vieux Prague mais joli.

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Le genre de bâtiment qui me fait succomber ! La finesse ! Les commerçants et restaurateurs sont sympathiques, l'atmosphère est agréable, de plus la météo était ensoleillée, de quoi vous recommander chaudement de visiter cette ville aux murs anciens d'un très grand charme.

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La vie est relativement aisée dans Prague pour nous, Français. J'ai pu trouver un hébergement pour 3 nuits dans un hôtel très agréable et pour ce qui de mes repas, le prix oscillait autour de 10 € ! Autant vous dire que, de ce fait, on profite pleinement. A l'heure où j'écris ces lignes, j'ai retrouvé le grand air de la campagne, bien que la pollution soit très peu élevée dans la capitale, à présent, retour à la nature... Je vous souhaite une très bonne soirée, je ne parviens pas à répondre à vos commentaires, mais sachez que cela me fait chaud au coeur de vous lire alors un grand merci :)

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Le petit peuple de l'herbe

(21 juin 2019)
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Les deux papillons, sont en pleine reproduction. C'est comme ça qu'elle se pratique la plupart du temps, dos à dos, abdomen contre abdomen.

Ils appartiennent à l'espèce Lomaspilis marginata. C'est une espèce bivoltine (le voltinisme est le nombre de générations réalisées par une espèce en une année. Un mot réservé aux papillons ; bivoltin veut donc dire deux générations par an), du moins plus au sud, car ici, les températures ne permettent qu'une génération par an. Les imagos (adultes) pondent (les femelles, je précise... sait-on jamais), sur le saule, le peuplier ou encore le noisetier. L'éclosion a lieu 4 à 5 semaines après la ponte, les chenilles se nourrissent sur leur plante hôte, la nuit de préférence, se cachant sous les feuilles le reste de la journée, elles ont plus de prédateurs le jour.

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Ici, Helix pomatia, mais sûrement le connaissez-vous sous le nom d'escargot de Bourgogne. C'est une espèce qui se porte très bien en République tchèque. Elle affectionne les forêts et les bosquets avec des sols calcaires. Températures basses et humidité élevée sont les conditions optimales pour cette espèce de mollusque pulmoné.

Car peu de mollusques sont terrestres. Il y a très longtemps, avant l'Homme, avant le mammouth, et avant les dinosaures, un escargot aquatique est sorti de l'eau, dépourvu de branchies comme le sont tous les mollusques aquatiques, et acquérant alors un poumon, organe de la respiration aérienne. Si vous regardez un escargot de près vous pourrez observer au niveau de sa coquille, un trou, ce trou est la partie visible de la cavité palléale, abondamment vascularisée et ouverte sur l'extérieur. C'est donc ce petit orifice, le pneumostome, qui permet la respiration aérienne. Il n'est donc en rien homologue aux poumons des Vertébrés.

Les escargots et les limaces jouent un rôle important dans les écosystèmes, en tant que ressource alimentaire pour bon nombre d'animaux, mais également en participant au contrôle de la végétation. Certaines espèces sont mêmes détritivores.

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Encore un nom scientifique, certaines espèces n'ont pas de nom commun... Dressé sur ses 6 pattes, sur une large feuille de Pétasite blanc, voici Liparus glabrirostris. Cette espèce est grosse comme l'ongle du pouce. (Vous avez regardé votre pouce, maintenant continuons...)

Membre de la famille des Curculionidés, ce sont de petits insectes phytophages appartenant à l'ordre des Coléoptères. Cette famille comprend certaines espèces de charançons. On en compte 2.200 espèces rien qu'en France, plus de 5.000 en Europe et près de 83.000 espèces dans le monde ! Ce qui constituerait la plus importante famille du règne animal par le nombre d'espèces. Et il reste sûrement beaucoup de ces petites bêtes à découvrir, cachées à travers le monde...

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Au creux de ma main, un Méloé violet, insecte appartenant à la même famille que le frelon, la guêpe, l'abeille et la fourmi : les Hyménoptères (Hymen = membrane ; Ptère = aile ; c'est à dire "ailes membraneuses"). Les plus anciens fossiles d'Hyménoptères datent du Trias, ce qui en fait un groupe très agé. Si cet insecte se sent menacé, ce qui fut le cas, il émet par la bouche un liquide rouge ressemblant à du sang et toxique en cas d'ingestion.

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Pas d'arachnophobes j'espère ! Voici une araignée du genre Philodromus. Ce sont des araignées dites "errantes" c'est à dire qu'elles ne font pas de toile. Les espèces sont très difficiles à distinguer sans examen des parties génitales. Leur chasse se fait en déplacements constants, d'où leur nom, interrompus par de petits affûts, comme ci-dessus.

Petite parenthèse entomologique fermée, je vous souhaite une bonne soirée :)


Endémiques

(26 juin 2019)
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Euphrasia corcontica.

Voici une plante endémique des Montagnes du Krkonoše. Elle est de la famille des Orobanchacea.

Mais qu'est ce que l'endémisme ? Si vous savez, tant mieux, sinon, je me fais un plaisir de vous l'expliquer. L'endémisme caractérise la présence naturelle d'une population biologique exclusivement dans une région géographique délimitée. Ce concept peut s'appliquer aux animaux comme aux plantes.

L'endémisme peut provenir de deux facteurs :
- L'apparition de nouvelles espèces au cours de l'évolution, ce processus étant appellé "spéciation", liée à l'isolement géographique (divergences progressives des caractéristiques génétiques et morphologiques).

- Le deuxième facteur étant la disparition de l'espèce dans toute son aire de répartition, à l'exception d'un endroit précis. On parle alors de "paléo-endémisme". Durant l'ère glaciaire qu'a connue notre planète, la toundra et le froid étaient bien plus répandus en Europe. Mais avec la fin de cet âge de glace, les habitats subirent de grandes transformations, la neige perdit du terrain, les températures changèrent. Il ne resta alors plus que des poches résiduelles de cette toundra, autrefois très présente. Et de nos jours, en Europe, excepté dans les contrées du grand Nord, il ne subsite plus que dans les Monts des Géants, le biome Toundra, qui lui-même abrite des espèces relictuelles de temps anciens, plus froids.

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Psodos quadrifaria, un papillon que l'on rencontre également dans les Alpes et dans les Pyrénées. Néanmoins, cette espèce comprend plusieurs taxons, donc des sous-espèces. La sous-espèce que l'on rencontre dans les Monts des Géants est appelée "sudeticus".

Les chenilles se développent sur diverses hautes herbes de montagne.

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Ici, rien d'extraordinaire à première vue, un arbuste ou quelque chose comme ça... En effet un arbuste, mais pas n'importe lequel, encore une fois ! :)

Endémique du Krkonoše, cette espèce compte environ 200 individus connus dans plusieurs localités isolées, du coté tchèque, et dans une moindre mesure en Pologne. Il pousse sur des pentes raides et d'anciennes pistes d'avalanche protégées des vents violents, généralement sur des sols pauvres en nutriments et peu profonds.

Elle pousse entre 1000 et 1350 mètres d'altitude.

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Ce petit mollusque, Cochlodina dubiosa, de la sous-espèce corcontica est endémique de cette partie de la République tchèque. Il est présent ailleurs dans le pays, mais représenté par d'autres sous-espèces. Il ne mesure pas moins de 20 millimètres.

Une sous-espèce se distingue par des différences morphologiques ou génétiques.

Les espèces endémiques de République Tchèque sont de petits animaux ou des plantes, les informations en français manquent donc cruellement. J'ai donc fait au mieux, pour recueillir des informations en anglais auprès de mes collègues et dans les livres du Parc national.

Coté météo, c'est comme en France je vous "rassure"... Aujourd'hui 32 degrés, du jamais vu évidemment en cette fin juin dans le nord du pays. Le changement climatique gagne du terrain ! Je m'inquiète beaucoup pour l'avenir de la planète, car nous sommes étroitement liés à elle, ainsi qu'à ces êtres vivants que je viens de vous présenter. Ils vivent tous dans un biome fragile, la toundra arctique-alpine, qui est menacé par le réchauffement causé par les activités humaines.

Espérons que l'on soit capable d'éviter ce désastre qu'est l'extinction des espèces animales et végétales. Je continue mes sorties en extérieur dans les champs, près des rivières, et en montagne. Je reviens vite vers vous pour plus de nouvelles, de nouvelles photos et de bonnes nouvelles j'espère.

Bonne soirée à vous, merci de me lire :) Merci beaucoup.


Vous reprendrez bien un peu d'altitude ?

(5 juillet 2019)
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Chaque versant que j'ai jusque là "exploré", (le mot est un peu fort :) mais je me prends au jeu) est unique. Du moins, chaque montagne a son lot de surprises et ses caractéristiques géomorphologiques et naturelles bien à elle. Je vous présente ici des paysages bien verdoyants, mais il faut s'imaginer qu'en hiver la neige recouvre tout, avec son blanc manteau, pouvant apparemment atteindre 7 mètres de neige sur la plupart des monts, voir 10 mètres ! Certains sapins n'ont plus de cime car ils croulent sous le poids de la neige, d'autres sont tout tordus.

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Les activités humaines ne sont pas toujours un avantage pour la nature, à cause du dérangement et de tout ce qui s'ensuit... Néanmoins j'ai pu observer que de nombreuses colonies d'hirondelles, rustiques et de fenêtres, (les 2 espèces les plus communes en Europe) faisaient leur nid et installaient donc leurs colonies sous les armatures en bois de la plupart des chalets et restaurants de haute-montagne, offrant sûrement une plus grande couverture thermique et une meilleure protection aux intempéries que les parois abruptes des falaises.

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Hirondelle de fenêtre (Delichon urbicum) en pleine construction de son nid

On entend souvent dire que lorsque les hirondelles volent bas, la météo ne va pas tarder à se gâter, mais savez-vous pourquoi ? Les hirondelles et nos amis d'été les martinets noirs, ces oiseaux au cri strident, suivent l'aéroplancton, ou plancton aérien, qui est l'équivalent du plancton marin.
Alors vous ne le savez peut-être pas mais en ce moment même au-dessus de vos têtes, des milliers de petits organismes mobiles se laissent passivement transporter par l'air, des jeunes araignées, des microalgues, des insectes, d'autres invertébrés, et bien d'autres...
Ce plancton est la base de la chaîne trophique des hirondelles et martinets. Il est leur unique source de nourriture, car ce sont des oiseaux insectivores, incapables de se nourrir au sol. d'ailleurs, les hirondelles ne se posent au sol qu'exceptionnellement, pour récupérer de la boue destinée à la fabrication du nid. Les martinets, eux, sont dans l'incapacité de se poser, tant leurs pattes sont atrophiées. Ces oiseaux ont développés une adaptation au vol telle, au cours de l'évolution, que les pattes ne servant quasiment plus, leur taille s'en trouve très réduite. Tout ça pour dire que les oiseaux comme les hirondelles ont su tirer profit des installations humaines, et leur présence témoigne de la bonne santé des prairies et landes de montagne.

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Martinets noirs (Apus apus) en vol, comme quasiment toute l'année, nichant dans les anfractuosités des bâtiments. Sinon cette espèce est incapable de se poser, à cause du niveau d'atrophie de ses pattes, (son nom scientifique "apus" signifie "apode", "sans pieds" littéralement) et elle est même capable de voler en dormant ou de dormir en volant... Les martinets peuvent atteindre une vitesse de 200 km\h. Ce sont donc d'excellents voiliers.

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L'Oseille (Genre : Rumex) est une plante de la famille des Polygonacées (comprenant le sarrasin et la rhubarbe). Il y a plus de 200 espèces dans cette famille. Mais ici, dans les Monts des Géants, c'est Rumex alpinus (les plantes aux larges feuilles vertes sur la photo ci-dessus, et dont les inflorescences sont les touffes brunâtres) qui nous pose problème : étant native, elle n'est pas invasive mais elle se révèle être très expansive et donc très problématique.

Comme pour le vératre blanc, nous effectuons donc, dans de nombreux sites du Parc national, des actions de fauchage, afin de réduire au maximum les effectifs, car la plante peut engendrer une concurrence trop forte sur les autres végétaux, comme le compagnon rouge (Silene dioica) présent au 1er plan sur la photo.


Stratégies évolutives et réactions en chêne...

(12 juillet 2019)
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Un magnifique Tabac d'Espagne, photographié hier en République tchèque, curieux non ? Argynnis paphia, de son nom scientifique, a une répartition paléarctique, c'est à dire qui couvre l'Eurasie tempérée, et l'Afrique du Nord. Il est largement répandu en Europe, y compris dans les îles méditerranéennes.

Ces derniers jours j'ai passé beaucoup de temps en forêt, afin de recenser les différentes espèces d'insectes que je pouvais rencontrer, dans différents types de boisements, de feuillus, de conifères, ou mixtes. Dans les allées forestières et les clairières, j'ai eu le plaisir d'observer régulièrement ce splendide papillon qu'est le Tabac d'Espagne.

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Ce magnifique quatuor, que je soupçonne être des Mélitées des digitales (Melitaea aurelia), se repose par un doux matin de juillet, où les températures matinales encore fraîches n'ont pas bien aidé ces petits Lépidoptères à se mettre en activité, ce qui m'a permis de m'approcher sans pour autant perturber leur repos.

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Dans le titre vous avez du voir "réactions en chêne", c'est bien évidemment un jeu de mot, mais qu'ai-je voulu dire par là ? Il se trouve que les forêts jouent un rôle très important pour la planète, elles sont de véritables puits à carbone, et bien d'autres choses encore. L'être humain à su en tirer profit, avec l'exploitation forestière. Mais ce profit n'est bénéfique qu'aux humains ou presque, et très peu à la faune et la flore d'autant plus si elle est intensive.

Les conifères, ne poussent de manière naturelle et spontanée qu'à partir de 400 mètres d'altitude dans les Monts des Géants (l'épicéa commun étant le plus répandu). Malheureusement, comme partout en Europe, la sylviculture l'a favorisé car il donne un bon bois, et il est donc planté en monoculture. Cette artificialisation des forêts, affecte négativement l'environnement de plusieurs points de vue. En premier lieu les espèces de plus basse altitude comme le chêne justement, sont remplacées, car les parcelles forestières ont tendance à s'étendre plus bas dans ces contrées montagneuses. Les biocénoses (ensemble des êtres vivants coexistants dans un espace écologique donné et ayant des relations directes ou indirectes entre eux) sont donc perturbées, et fragilisées.

Les épicéas ont donc causé d'importants déséquilibres dans les forêts du Krkonoše, qui sont peu à peu "réparés". A présent, des plans de gestion ont été mis en place ces dernières années, et après une coupe forestière d'épicéas, des plantations de feuillus sont privilégiées, ou du moins un ré-équilibrage (essentiel) est réalisé, et les paysages retrouvent alors peu à peu leur visage d'autrefois. Alors, les animaux et plantes inféodés aux forêts de feuillus font leur retour peu à peu.

Un autre épisode funeste qui n'a pas aidé à la régénération des forêts, se produit dans les années 1900, peu après la révolution industrielle, les usines à charbon présentes en Allemagne et en Pologne, rejettaient de nombreuses fumées toxiques, dont les éléments nocifs étaient transportés par les vents. Des pluies acides tombèrent alors sur les Monts des Géants, et mirent à nu plusieurs centaines d'hectares de forêts. Le Parc national du Krkonoše est un des parcs nationaux qui a subi le plus de dégâts au monde tant le drame fut colossal.

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Passons à présent aux stratégies évolutives. L'une des plus fascinantes est le mimétisme. Cette stratégie est basée sur l'imitation, cela permet à des espèces d'échapper ou de tromper leurs prédateurs. Il en existe différents types, comme par exemple la sauterelle cymbalière (Tettigonia cantans) que nous avons ci-dessus : on parlera de mimétisme cryptique ou d'homochromie. Cela consiste à ressembler par la couleur à l'environnement proche. Il apporte un avantage évolutif à son porteur.

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Au premier abord, on pourrait croire voir une abeille ou une guêpe qui butine, mais regardez de plus près : ce n'est ni une abeille, ni une guêpe. C'est une syrphe ! Une mouche imitant d'autres espèces d'hyménoptères (guêpes, frelons...) C'est un déguisement qui est très réussi, simulant alors un risque pour le prédateur. Ce type de mimétisme s'appelle mimétisme batésien. Une espèce inoffensive adopte l'apparence physique d'espèces nocives, dans le but d'éviter les prédateurs. Ce mimétisme est reconnu comme une nette réponse évolutive qui se retrouve dans de nombreuses parties du monde et touchant de nombreuses espèces animales.

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Ce lézard n'est autre qu'un lézard vivipare (Zootoca vivipara), et ce qui se trouve dans son ventre n'est pas son dernier repas, mais sa future progéniture : c'est une belle femelle ! Comme son nom l'indique, ce lézard ne pond pas d'œufs mais donne naissance à des petits déjà formés !

Réellement, l'espèce est ovovivipare c'est à dire que les œufs incubent et éclosent dans le ventre de la mère. C'est une espèce d'altitude, succédant aux lézard des murailles, le fameux lézard de nos jardins. Ce reptile supporte mieux le froid que son cousin des murailles ; l'ovoviviparité représente une stratégie évolutive remarquable, cette incubation protégée offre de nombreux avantages : une impossibilité de la prédation des œufs, une absence de nid donc pas d'incident possible (piétinement, inondation...), et un maintien constant des températures, participant au bon développement des jeunes. Les inconvénients sont : une réduction importante de la mobilité de la femelle à cause des œufs stockés dans le tractus génital, et une éventuelle prédation de la femelle entraînant de facto la mort de sa descendance.

Quoi qu'il en soit, le fait de se passer de devoir pondre ses œufs a permis à cette espèce de saurien de conquérir cette niche écologique, jusque là innocupée. Il est le seul lézard ici à vivre si haut en altitude.

J'espère de tout coeur que cette thématique vous a plu, je vous dis à bientôt. De mon coté, il me reste deux semaines ici, le retour approche à grand pas...


La fin fait partie du voyage

()24 juillet 2019)
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Je le sens déjà : le retour approche à grands pas. Je profite de ces derniers instants en République tchèque, où les températures sont plus clémentes qu'en France actuellement. Mes dernières journées oscillent entre les comptages entomologiques dans les prairies alpines du Krkonoše et les travaux forestiers. Ces derniers temps, nous luttons contre un terrible ravageur de conifères...

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Ici un dectique verrucivore (Decticus verrucivorus), une sauterelle typique des pelouses montagnardes. C'est une espèce eurasienne, mais en régression un peu partout à cause de l'agriculture intensive. Au Royaume-uni elle est menacée d'extinction. La population tchèque se porte bien fort heureusement.

Plus haut j'évoquais un "ravageur", ce n'est autre qu'un minuscule coléoptère, long de 2mm. Le scolyte typographe (Scolytus scolytus) pond sous l'écorce des arbres et les larves se nourrissent de la sève de l'arbre, ce qui entraîne bien souvent la mort de l'arbre. Les arbres ciblés sont souvent des individus mourants ou dépérissants, ou encore atteint d'une maladie, ou déshydratés. Car les arbres émettent, dans ces deux derniers cas, des hormones de stress (phytohormones) pouvant être perçues par les scolytes.

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Un aperçu des dégâts causés sous une écorce, notez les galeries caractéristiques qui lui ont valu le nom de scolyte "typographe". Les larves blanches sont bien visibles. Les adultes sont noirs, ci-dessous, en voici un :

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Un si petit insecte qui fait tomber des hectares de forêts ! Comment est-possible ?

En temps normal, le scolyte joue un rôle utile pour la régénération naturelle en forêt. Mais des successions de canicules et d'étés chauds et secs, suivant des hivers anormalement doux, semblent l'avoir favorisé dans tout l'hémisphère Nord. La monoculture d'épicéas étant monnaie courante en Tchéquie, j'ai déjà exposé le problème de ces monocultures précédemment, mais voici un problème que je n'avais pas évoqué.

Des programmes d'abattage d'arbres malades ont donc été encouragés dans le Parc national. Une fois les arbres tombés, nous les écorçons afin que les scolytes ne se précipitent pas dessus pour pondre sous l'écorce. Des pièges à phéromones ont également été disposés un peu partout.

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L'écorçoir est l'outil utilisé pour retirer l'écorce d'un arbre. Sur la gauche, un arbre très touché par le scolyte, d'apparence sale. Sur la droite un arbre sain, blanc, plus "propre", mais abattu car présent dans une zone très en proie aux attaques de scolytes.

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Le scolyte est tellement petit, que vous n'avez pas dû bien le voir, alors voici deux dessins réalisés par mes soins, en espérant que vous l'apprécierez mieux ;)

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Je pense que les deux prochains jours seront plus calmes que toutes les semaines qui sont à présent derrière moi. J'ai rencontré de nombreuses personnes, visité bien des endroits et découvert des paysages magnifiques... Je suis très reconnaissant pour tout ce qui m'a été donné de voir, d'avoir pu m'émerveiller devant la nature encore préservée de la main de l'Homme, des liens que j'ai pu tisser. Mais à présent le voyage s'achève, j'ai bien profité de chaque moment et je ne peux que ressortir grandi de cette expérience.

Merci de tout coeur d'avoir suivi mes aventures, ce fut un réel plaisir pour moi. Je posterai sûrement une dernière fois, de retour en France.

C'est en voyageant que j'ai appris le plus. Je compte bien continuer d'ailleurs... de voyager comme d'apprendre !



RTT : Rétrospection Tardive de Tchéquie

(3 octobre 2019)
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2 mois plus tard, après mon retour en France, les souvenirs se bousculent dans ma tête. J'y repense donc régulièrement, un peu de nostalgie forcément, mais je suis content d'avoir retrouvé ma France natale. Je corresponds encore avec quelques amis tchèques, et je replonge dans mes photos de temps à autre.

La République Tchèque fut très intéressante, en terme de rencontre interculturelle, de remise en question de soi, d'ouverture d'esprit et bien d'autres expériences sociales.

Beaucoup de valeurs, de compétences, de savoir-être, savoir-faire ont été acquis au cours de cette immersion au sein de ce pays et de ma structure d'accueil et j'en suis très reconaissant. J'ai une idée plus précise de mon projet personnel, mon avenir se dessine doucement...

Un petit récapitulatif des différentes vues durant mon stage, vous avez les images mais pas le son, ni les odeurs, mais je laisse carte blanche à votre imagination !

Encore une fois merci de m'avoir suivi, j'espère vous avoir fait voyager autant que moi.

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