Première semaine et son temps d’adaptation
La semaine a commencé dès le dimanche, jour de mon arrivée. Après un réveil à 10h (heure finlandaise), je me suis préparé, puis Patrice, mon maître de stage, m’a présenté le déroulement type d’une journée et m’a expliqué les tâches à accomplir.
Ce jour-là, j’ai eu la chance de découvrir les deux petits chiots de Vodka, nés la veille de mon arrivée.

J’ai également rencontré Vénus et ses cinq chiots âgés de deux mois et demi,
Sisous et ses trois chiots de deux mois,

Toute la semaine, j'ai commencé le travail à 9h. Le matin, je nettoyais les gamelles, je vidais les seaux de crottes situés à quelques pas de la maison, et nous sortions les meutes une par une dans le grand enclos. Ensuite, venait l’heure du repas. Pendant que les chiens mangeaient, c’était au tour des plus âgés de sortir.
L’après-midi, nous avions généralement un petit temps de pause avant de reprendre le travail. Lors de la reprise, nous nettoyions les enclos des meutes (ramassage de crottes, entretien général). Les meutes sorties le matin ne sortaient pas à nouveau l’après-midi. Une fois cette partie terminée, nous nettoyions les box intérieurs, où se trouvaient les femelles avec leurs chiots.
Ensuite, nous préparions les gamelles de nourriture pour chaque chien, en y mettant environ 300 grammes de croquettes. Jusqu’à mercredi, il y avait 82 chiens à nourrir.

Malheureusement, mercredi matin, nous avons dû faire euthanasier un chien âgé qui ne s’alimentait plus et maigrissait de plus en plus. Il n’aurait pas survécu à l’hiver.
Vendredi, nous sommes allés à Pudasjärvi pour faire des courses. Et samedi, nous sommes allés chercher 12 paquets de croquettes dans une jardinerie/animalerie à Oulu pas loin de l'aeroport ou il était venu me chercher. C'est une animalerie/jardinerie similaire à Gamm Vert en France.
Dès cette première semaine, Patrice m’a rapidement fait confiance et m’a laissé travailler en autonomie.
Certain matin les température n'étais pas très chaude.

Tout au long de la semaine, nous avons suivi leurs étapes comme une sorte de feuilleton quotidien. Ils avaient prévu de partir le mardi matin de ma première semaine et d’arriver le lundi soir suivant. Mais entre la fatigue, les pauses chez la famille, les kilomètres qui s'accumulent et les bouchons imprévus, leur arrivée a finalement été repoussée... jusqu’au mercredi soir de ma deuxième semaine.
Du sprint au souffle : l'arrivée du reste de la famille
Du lundi au mercredi, le rythme a été intense. Pas une minute de répit entre les soins aux chiens, leur surveillance, les tâches quotidiennes, et même une visite chez le vétérinaire.
Lundi et mardi, nous ne sommes pas allés en ville, à Pudasjärvi. Comme la semaine précédente, nous avons passé nos journées à nous occuper des chiens. Mais mercredi, les choses ont un peu dérapé. Patrice devait emmener Vanille chez le vétérinaire pour la faire stériliser, et en chemin, il est tombé en panne avec le Kangoo. Il m’a donc appelé pour que je vienne le dépanner.
Je suis parti le chercher avec un autre véhicule, un gros Trafic. Je dois avouer que je n’étais pas très à l’aise. Ce n’était pas ma voiture, ni un modèle que j’ai l’habitude de conduire, et le gabarit est bien plus imposant que ce que je conduis d’habitude.
Patrice m’a envoyé le point GPS de la clinique vétérinaire. On y était déjà allés une fois, mais je ne me souvenais plus exactement du chemin. En réalité, c’est surtout au moment de tourner que j’avais un doute. En Finlande, les routes sont longues, droites, et monotones, ce qui rend les repères difficiles.

Sur le trajet, j’ai aussi dû faire attention aux rennes. Là-bas, ce sont des animaux protégés. Ils appartiennent aux éleveurs dit "samis" et vivent en liberté. Il faut donc redoubler de vigilance, car en cas d’accident avec un renne, on peut être lourdement sanctionné. Si on en tue un sur la route, on prend un malus, et en cas de fuite, une grosse amende, voire une peine de prison.
J’ai donc roulé prudemment, à mon rythme. J’ai même dû m’arrêter deux fois pour laisser des rennes traverser la route. Un moment qui rappelle qu’ici, c’est la nature qui impose ses règles.
Pendant ces trois jours, le temps n’était vraiment pas de la partie. Il n’a presque pas cessé de pleuvoir, et chaque jour c’était un peu plus intense. Ce n’était pas très agréable, ni pour nous, ni pour les chiens.
Le mercredi après-midi, à cause de la météo, nous avons décidé de ne pas sortir les chiens, meute par meute, dans le parc pour ramasser leurs crottes, comme on le fait habituellement. Il pleuvait trop, et cette solution nous permettait aussi de gagner un peu de temps. Patrice s’est donc chargé de nettoyer pendant que, de mon côté, je terminais de rincer les gamelles que j’avais déjà commencé à nettoyer le matin, avant de partir le dépanner.
Une fois les gamelles propres, j’ai enchaîné avec la préparation des rations et le nourrissage des chiots pendant qu’il finissait son côté. Ensuite, comme d’habitude, nous nous sommes mis à deux pour nourrir les chiens adultes. Patrice distribuait les gamelles dans les box, et moi, une fois que les chiens avaient fini de manger, je récupérais les gamelles. Cela nous permettait d’aller beaucoup plus vite, même sous la pluie.
Le mercredi soir, nous attendions leur arrivée avec impatience. Pour Patrice, c’était l’occasion de revoir sa famille qu’il n’avait pas vue depuis quatre mois, et pour moi, c’était enfin le moment de faire leur connaissance. Leur arrivée était prévue vers 22 heures, et nous avions prévu de les attendre pour dîner ensemble. Cependant, ils nous ont appelés pour nous informer qu’ils arriveraient plus tard, vers 23h30 ou minuit.
Vers 20h15-20h30, nous avons décidé de commencer à manger, comme les autres soirs, sans eux. Patrice est resté à les attendre, tandis que moi, épuisé après une semaine et demie intense, je suis allé me coucher. J'ai finalement fait leur rencontre le jeudi matin.


Jeudi et Vendredi, Patrice m’a accordé deux jours de repos bien mérités après une semaine et demie de travail intense. Il m’a dit en plaisantant : « Voilà deux jours de repos bien mérités. » Le samedi, j’ai repris le travail avec Pauline, sa fille, et Rémi, son gendre. Comme à notre habitude, nous avons sorti chaque meute une par une dans le parc, leur avons donné à manger, nettoyé les crottes et les gamelles. Nous en avons aussi profité pour faire un peu de ménage dans le sas, l’endroit où nous préparons leur nourriture. Le week-end, nous avons fait deux petites sorties à Pudasjärvi, une le samedi et une le dimanche, pour prendre l'air et changer un peu de cadre. Le dimanche, nous avons également lavé quatre chiens qui avaient un excès de sébum.
Le début des choses sérieuses : démarrage des entraînements.
Lundi, nous avons commencé les entraînements et réalisé le premier attelage. Patrice m’a expliqué sur une feuille dans quel ordre mettre les chiens, comment les attacher, et tous les détails nécessaires. Il m’a précisé que, pour cette première fois, j’allais simplement observer pendant la préparation : la mise en place des harnais, l’attache à la ligne, etc., afin que je sois capable d’aider les prochaines fois.
J’ai seulement aidé à tenir les deux premiers chiens, ceux qu’on appelle les leaders, Pablof et Poutine, pendant que les autres s’occupaient d’installer les dix suivants. Une fois que tous les chiens étaient prêts, je suis montée sur le kart, et nous avons fait un entraînement d’environ 3,5 km. Rémi ouvrait la route devant nous pour s’assurer qu’il n’y ait ni voitures ni rennes, et nous le suivions de près. Corine, la femme de Patrice, et Pauline, leur fille, avaient préparé une petite soupe pour les chiens à leur retour, afin qu’ils puissent bien s’hydrater après l’effort.

Une fois l'entraînement terminé et les chiens hydratés, nous avons replacé chaque chien dans leur meute, puis nous avons lâché une meute dans le grand parc pendant l’heure du repas. Après avoir mangé, nous avons repris le travail rapidement pour finir au plus vite, car tout le monde était fatigué. Avec Pauline, nous avons ramassé les crottes et remis de l’eau propre à tous les chiens. L’une de nous s’occupait des boxes dont les chiens n’étaient pas sortis le matin pour pouvoir les lâcher, et l’autre des boxes des chiens déjà sortis. Pendant ce temps, Rémi préparait les gamelles et commençait à nourrir les chiots ainsi que les chiens plus âgés.
Mardi, Patrice, Corinne et Rémi sont partis à Oulu pour acheter des croquettes et un cadeau d’anniversaire pour Pauline, car c’était le lendemain. De notre côté, avec Pauline, nous avons lavé les chiots de Vodka, car eux aussi avaient un excès de sébum. Après ça, nous avons déjeuné toutes les deux, puis l’après-midi, nous avons ramassé les crottes dans les parcs et nourri les chiens. Ce jour-là, nous n’avons pas sorti les meutes une par une.

Mercredi, c’était mon jour de repos. Je n’avais aucune obligation, mais j’ai eu envie de participer au canicross pour aider à débourrer quatre jeunes mâles de deux ans. Même si je ne suis pas du tout une grande coureuse et que je n’ai pas beaucoup de cardio, j’ai trouvé ça génial. J’étais complètement essoufflée à la fin, mais super contente. L’après-midi, j’ai aidé Pauline à laver une femelle, car elle devait être stérilisée le lendemain chez le vétérinaire. Ensuite, j’ai fait une grosse sieste bien méritée, puis le soir, nous avons fêté l’anniversaire de Pauline.
Jeudi matin, avec Pauline, nous avons effectué les tâches quotidiennes : nettoyage des gamelles, nourrissage, ramassage des crottes. Pendant ce temps, Rémi construisait une niche pour un enclos. Quand il a eu besoin d’aide pour transporter les cinq parties de la niche, nous sommes allées l’aider. La niche était trop grande pour passer assemblée par la porte, donc nous avons dû la transporter en plusieurs fois. Une fois tous les morceaux à l’intérieur, nous l’avons aidé à l'assemblée. Les chiens, comme d’habitude, étaient partout autour de nous, curieux de ce qu’on faisait, ce qui n’était pas très pratique car on avait toujours un chien dans les pattes.

Vendredi, nous avons fait un attelage sans Patrice. Nous nous sommes débrouillés seuls, sous le regard attentif de Pauline et Rémi. Rémi sortait les chiens choisis pour l’attelage en veillant à ne pas mélanger les meutes. Avec Pauline, nous leur avons mis les harnais puis les avons attachés à la ligne que nous avions préparée à l’avance. Une fois tous les chiens prêts, Pauline a pris le vélo pour ouvrir la route, Rémi était au guidon du kart et je me suis installée sur le siège il ne faissait pas très chaud.


Ce jour-là, les températures avaient vraiment chuté. Quand je suis descendue à 8h30 pour le petit-déjeuner, il faisait -7 degrés, tout était gelé. J’ai même ressorti mon pantalon de ski et ma grosse doudoune pour affronter le froid.


Samedi et dimanche, c’était repos. J’en ai profité pour dormir un peu plus le matin et avancer sur mes blogs. J’ai aussi passé du temps avec eux à chercher et organiser les visites que je pourrais faire, avec ou sans eux, pendant les six semaines restantes avant mon départ.
Une semaine au rythme des attelages, et du bricolage
Cette semaine-là, nous avions un planning bien défini. Il fallait suivre un rythme assez intense : faire des attelages régulièrement, bricoler et réparer les enclos cassés.
Lundi, nous avons commencé la journée par un attelage de 3 km. Pauline était devant avec le vélo, tandis que Rémi et moi étions sur le kart. En cours de route, Pauline a déraillé avec le vélo. Nous avons donc mis le vélo dans le fossé, elle est montée avec nous sur le kart, et nous avons continué l’entraînement. Au retour, nous avons récupéré le vélo. Une fois rentrés à la maison, nous avons donné le bouillon aux chiens, accompagné d’une boulette de viande de renne en récompense.
Quand l’attelage a été terminé nous avons remis les chiens dans leur box respectif et nous avons lâché une meute qui n'était pas sorti , Rémi s’est occupé de réparer le vélo, tandis que Pauline et moi avons pris un moment pour jouer avec les chiots de Vodka, qui commencent à gambader partout.
L’heure du repas est vite arrivée : Coco (la femme de Patrice) nous avait préparé des croque-monsieur. Le temps commençant à se gâter, nous n’avons pas pris le temps de nous poser. Nous nous sommes directement remis au travail : sortir les chiens qui n’avaient pas participé à l’attelage du matin, ramasser les crottes, remplir les seaux d’eau et préparer les gamelles. Nous nous sommes réparti les tâches à trois. Une fois tout cela terminé, la journée s’est finie sous la pluie.
Ce jour la j'ai eu la chance de voir un gros troupeaux de rennes, et surtout d'en voir tout près.
Mardi, nous avons commencé à redonner un coup de jeune au sauna. Nous avons poncé les murs en bois tout en surveillant les chiens et en les faisant tourner dans le grand parc pour qu’ils aient chacun leur temps de sortie. Nous avons aussi fait un peu d’électricité et du rangement.
Vers 13h, nous sommes allés manger. L’après-midi, Rémi a repris le ponçage des murs du sauna, pendant que Pauline et moi nous occupions des chiens. Une fois les chiens terminés, nous l’avons aidé à nettoyer la poussière afin que tout soit fini en même temps.


Mercredi, Pauline et Rémi sont partis à Oulu pour acheter des croquettes et récupérer la nouvelle machine à laver ainsi que le sèche-linge de Coco. Pendant ce temps, Patrice et moi nous sommes occupés des chiots de Vodka : nous avons vérifié s’ils avaient encore des poux, puis rangé et nettoyé l’endroit où nous préparons les gamelles.L’après-midi, nous avons pris le temps de lâcher tous les chiens, parc par parc, et de nettoyer. Ce jour-là, nous ne les avons pas nourris, car nous avions mal calculé la quantité de croquettes restante. Rémi et Pauline ne sont rentrés qu’un peu après 20h, donc ils n’ont pas mangé.
Ce soir-là, j’ai eu la chance d’admirer de magnifiques aurores boréales.

Jeudi matin, nous avons fait un attelage et brossé quelques chiens qui en avaient besoin. Après le repas, avec Pauline, nous avons ramassé les crottes, rempli les seaux d’eau et préparé les gamelles, pendant que les garçons installaient la machine à laver et le sèche-linge.

Vendredi, avec Pauline, nous avons passé toute la matinée à sortir les chiens parc par parc et à brosser ceux que nous n’avions pas faits la veille. Pendant ce temps, les garçons faisaient du bricolage, montaient des meubles et s’occupaient de l’électricité. L’après-midi, juste après le repas, nous nous sommes mis à trois pour faire les crottes, remplir les seaux et préparer les gamelles. Tout le monde était fatigué, donc nous avons voulu finir tôt pour pouvoir nous reposer.
Tous les jours de la semaine, nous nous sommes occupés des chiennes en chaleur. Nous les sortions trois à quatre fois par jour pour les promener autour de la maison, afin qu’elles puissent se dégourdir les pattes et faire leurs besoins.
Deux femelles dorment dans une pièce fermée du hangar, tandis que la troisième dort dans la remorque. Nous ne pouvons pas mettre les trois ensemble dans la même pièce, car elles ne s’entendent pas et cela provoquerait des bagarres.
Samedi et dimanche, je n’ai pas travaillé. Les matins, je me suis reposée et, les après-midis, j’ai passé du temps avec Coco et Pauline, en bas dans la maison, à discuter tranquillement.
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