DOBOR DAN LA CROATIE !

DOBOR DAN LA CROATIE !

CroatiE Croatie

Publié par PierreRubio le  02.09.2019


Bonjour à tous, bienvenue sur mon blog !


Je m'appelle Pierre Rubio, j'ai 18 ans et je suis en BTS technico-commercial spécialité vins et spiritueux à Brens dans le Tarn (81).

Dans le cadre de ce bts moi et mes camarades partons en Croatie, au coeur des vignes Slavone (c'est le rond rouge sur la carte)

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Carte de la croatie

Le début et la fin du séjour vont s'effectuer à l'université de Pozèga. Mon stage s'effectuera au Domaine de Galic, c'est un domaine famililale de 30 hectares qui porte le nom de son propriétaire,Josip Galic. Mon role sur place sera d'apporter mes compétences techniques tout en profitant de l'expérience des professionels sur place. Avec mes camarades nous pensons réserver notre week-end à la découverte de la capitale Croate, Zagreb. De plus nous irons dans la magnifique réserve des lacs de Plitvice.

Le départ est prévu pour le 21 septembre (dans 16 jours à l'heure où j'ecris ces mots) et le retour est prévu le 5 octobre. Il me tarde vraiment d'arriver sur place car c'est une expérience incroyable et unique dans une vie.

Je vous parlerai plus en détail de mon entreprise et des conditions de vie sur place !

Samedi 21 septembre : le départ !


4 heures du matin, je me réveille. Pourquoi si tôt me direz vous, et bien je me pose la même question. Surement l'excitation liée au départ ou bien le fait que ma valise n'est pas finie à seulement quelques heures du départ. Heuresement c'est aussi le jour des matchs de rugby, j'en profite pour finir ma valise tranquillement. La victoire de la France nous met de bonne humeur, on est prêt pour le départ !

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Midi : nous arrivons à l’aéroport et déjà les problèmes arrivent. Une carte bleue égarée pour Corentin, à droite et un distributeur récalcitrant. Mais finalement nous arrivons entier dans notre premier avion, direction Paris Charles de Gaulle. J’ai très hâte, l’excitation est à son apogée.

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Corentin, Emmanuelle, Camille et moi tous manifestement très heureux de quitter Toulouse.

La correspondance à Paris représente pour nous un enjeu important. En effet je m’efforce de rester concentré pour ne pas être perdu dans l’immensité de cet aéroport. 3 heures plus tard, le second vol à destination de Zagreb se fait dans une ambiance beaucoup plus… détendue. On ne peut plus se perdre, on ne peut plus rater d’avions et nous pouvons ranger notre carte d’embarquement pour la réelle dernière fois. Cette photo illustre bien, à mon sens, notre état après des heures de transports.

L’arrivée à Zagreb se fait avec un coucher de soleil très accueillant. Il est 20 heures, nous arrivons dans le joli aéroport de Zagreb, de nuit. Viens le moment fatidique, récupérer nos valises sans en perdre une. Ce soir nous sommes chanceux, toutes nos valises arrivent et nous pouvons nous mettre en quête de notre bus, dernière étape de ce périple du samedi.

Un bus et un Uber plus tard, nous arrivons au swanky Mint hostel, accueillis par une équipe géniale et dans une atmosphère de fête. La soirée se passe sous les meilleurs hospices, et nous allons enfin dormir, fatigués après cette longue journée de voyage. Voyez nos visages heureux.

Après une bonne nuit de sommeil nous prenons un petit déjeuner sur le pouce et déjà nous voila reparti en uber direction la gare routière. C’est l’occasion pour nous de découvrir la capitale, qui porte fortement les stigmates de son passé. En effet, la première chose que l’on remarque c’est une hétérogeneïté dans les batiments, tous se suivent mais aucun ne se ressemble.

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La ville de Zagreb.

Je vous épargne les 2 heures à attendre le bus, les 3 heures de trajet et les 30 minutes de marche qui nous mène enfin à notre appartement à Požega. Sur place nous rencontrons Nicolas, qui s’est occupé de nous amener faire quelques courses, de nous montrer un peu la ville et les bonnes adresses, en résumé : un homme fabuleux dont nous avions bien besoin après cette journée éprouvante.

Je dois avouer que les croates me déçoivent un peu, très peu parlent anglais et ils semblent très surpris et sur leurs gardes quand ils nous voient. Bon, peut-être que nous sommes effrayants a vrai dire je n’en sais trop rien. Après un repas partagé, nous allons dormir, un peu intrigué par la suite très sombre de notre semaine. De mon côté, je vous dis à mardi soir pour la suite de mon blog.

Lundi 23 septembre : un café et au lit


Bonjour ! finalement je mets à jour mon blog aujourd’hui car la journée de lundi se résume à une réunion autour d’un café avec Barbara et Josip, un instant vraiment agréable car Josip est quelqu’un de très à l’écoute et très pédagogue. Mais bon, ce petit moment se finit à 9 heures et nous avons toute la journée devant nous pour faire des courses, nous reposer etc…

Nous profitons de ce moment pour aller courir et faire du sport avec Corentin. Ainsi, nous pouvons voir la ville de Požega en détail.

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Mardi 24 septembre : on goûte sans dégout


Cette journée s’est révélée plus productive, nous nous rendons à l’université à 7h30 et direction le chai de l’université. Ici, nous dégustons plusieurs vins.

Une grande majorité de Grasevina, associés à différentes levures. Ces dégustations sont très bénéfiques pour nous car nous repérons avec précision l’effet du temps et des levures sur le gout du vin.

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Nous avons aussi découvert de nouvelles façons de travailler le pinot noir et la syrah, sucré pour le premier et pétillante pour la seconde. Cette journée a aussi été l’occasion pour nous de déguster des vins finis, embouteillés et commercialisés : muscat, grasevina, chardonnay, graseviko, cabernet sauvignon, syrah. Il faut reconnaitre que les résultats sont bien loin de ce que l’on connait en France notamment sur l’astringence des vins. En effet nous avons pu voir les futs de chêne utilisé ainsi que les foudres et certains vins y sont conservés près de deux ans !

La journée se finit vers 14h30 tout juste le temps pour nous de manger et nous reposer avant d’attaquer la journée de mercredi qui s’annonce plus corsée.

Ah oui aussi ! Une équipe de HRT ( la chaine TV principale de Croatie ) est venue sur le chai. On ne sait pas trop pourquoi mais j'ai été interviewer, j'ai donc expliqué pourquoi nous étions ici, quelles étaient nos espérance et nos premieres impressions sur la viticulture en Croatie. C'etait sympa.

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Mercredi 25 septembre : les mains dans le raisin


Et en effet cette journée du mercredi s’est révélée encore plus éprouvante que prévue. Pour la première fois de la semaine, la météo est clémente ce qui nous permet d’attaquer les vendanges. Nous profitons de la fraicheur du petit matin pour récolter les 2 hectares de chardonnay.

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A 12 il nous faudra presque 8 heures pour finir le travail, les raisins sont très touchés par de nombreuses maladies, botrytis cinerea, black Roth, gel. Nous prenons donc beaucoup de temps pour trier et nettoyer les grappes afin de ne pas trop affecter la récolte. De plus c’est une nouveauté pour plusieurs d’entre nous et nous manquons donc de dextérité. Malheureusement les encadrants ne parlent pas anglais et ne peuvent pas trop nous aider.

Mais à force d’effort nous finissons de remplir les 210 bacs et retournons au chai pour observer la suite du travail. Sur place nous aidons les employés à peser une dizaine de bac pour comparer des donnés (25 kilos de raisins par bac environ). Ensuite, les bacs passent dans l’égrapoir puis le pressoir.

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Nous répétons l’opération avec tous les bacs et après les avoir lavés nous pouvons rentrer à l’université, épuisés, sales mais content d’avoir mis les mains dans la base de notre métier. Malgré cette journée intéressante une question subsiste, quand irons-nous à Kutjevo ? C’est censé être notre lieu de stage mais la personne qui dois nous prendre en charge est en déplacement professionnel…

Nous apprenons mercredi soir que nous devons retourner au chai de l’université demain… Je dois avouer que ce n’est pas une formidable nouvelle pour nous car nous n’apprenons rien sur place, l’équipe ne parle pas anglais.

Jeudi 26 septembre : quand irons-nous à Kutjevo ?


Le jeudi matin la météo n’est pas du tout de notre côté, des trombes d’eau s’abattent sur Požega. Nous qui craignons de faire les vendanges, nous sommes un peu rassurés ! nous prenons donc la route du chai. Sur place, nous rejoignons deux étudiants en Erasmus, avec eux nous relevons les taux de sucrosité de chaque cuve et sa température. J’ai beaucoup aimé faire cette manipulation, à l’aide d’un refractomètre pour le taux de sucre. En comparant les résultats avec ceux des précédentes mesures on comprend très bien le travail des levures ! Plus les jours passent plus elles transforment les sucres en alcool, ce qui produit de la chaleur. Nous avons ensuite vidé et préparé des futs de chêne, en les vidant de la solution d’H20 et de SO2 (souffre) qui permet de les conserver en bon état.

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Enfin nous nettoyons le chai et rentrons à l’appartement pour nous préparer à partir à Zagreb le lendemain.

Vendredi 27 septembre : du bus, du bus, et Zagreb


Ce trajet en bus jusqu’à la capitale résonne en nous comme un coup de massue… L’avantage qu’il présente est qu’il nous a permis d’observer les stigmates d’une guerre encore très récente. Nous avons traversé de nombreux villages encore en reconstructions, avec des maisons criblées d’impact de balle et des bâtiments effondrés, bombardés. En arrivant au centre-ville nous décidons de visiter un peu. Le centre-ville a quelque chose de très moderne tout en conservant ses racines, ce qui rend l’ensemble très agréable.

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Samedi 28 septembre : le paradis en Croatie


Nous commençons la journée de samedi très/trop tôt, direction les lacs de Plitvice, à l’ouest du pays. Ce parc naturel est l’un des sites les plus visités du pays, et même en hors saison nous devons attendre près de 2 heures pour rentrer ! Pour le reste de la visite, je pense que les photos parleront plus que milles mots.

Pour le reste de la soirée, nous découvrons le Zagreb nocturne et comme nous l’espérions Zagreb et les croates savent faire la fête. Nous profitons de notre dimanche pour visiter Zagreb encore une fois, et puis nous reprenons un bus pour Požega. Sur le chemin, Josip m’envoie un message : demain nous allons enfin à Kutjevo !!

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Lundi 30 septembre : du nouveau à Kutjevo


En effet, lundi nous prenons le minibus avec Ivan (le chef du chai de l’université). Sur place, nous rencontrons Philip, la journée commence par quelques rangs de grasevina à vendanger

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Puis, un « petit-déjeuner » à 10 heures (l’équivalent d’un cassoulet, parfait pour rester éveillé dans les vignes). Après ça nous faisons un tour du vignoble de kutjevo avec Philip, grand patron de l’entreprise à seulement 25 ans. Il nous amène tout d’abord voir sa nouvelle machine à vendanger, un pur bijou de technologie qui combine :

  • Le ramassage des raisins grâce a des bras remuants réglables selon le cépage
  • Le tri des feuilles, pourriture etc.
  • L’éraflage et l’égrappage des raisins

Ainsi un rang peut être vendangé en 5 minutes par une seule personne. Achetée 400 000 euros cette année, cette machine de 1000 chevaux permet de faire des économies énormes pour l’entreprise. Après ça, Philip nous amène faire un tour dans plusieurs parties du vignoble, l’occasion de discuter et poser toutes nos questions. Entre autres, on a pu apprendre que en réunissant tous les terrains possédés par l’entreprise on arrivait à un chiffre impressionnant de 1000 hectares, ce qui en fait une des entreprises viticoles les plus importantes du pays.

L’entreprise compte 700 employés. Actuellement l’entreprise produit 6 millions de litre, mais elle a la capacité de produire 30 millions, et ce chiffre ne fera qu’augmenter compte tenu des projets d’expansion de Philip . Elle existe depuis 1220, soit bientôt 800 ans.

Le nombre de cépages et de vins travaillés est énorme : on trouve des vins rouges, rosés, blancs, effervescents, des vins de glace. Et cela à base de : riesling, grasevina, pinot noir, syrah, chardonnay, cabernet sauvignon, sauvignon blanc et de l’alicante, un cépage inutile e gout, qui ne sert qu’à colorer le vin. Les sols sont généralement composés de sable et d’argile. Certains des pieds sont implantés au niveau du 44° parallèle, à peu près au niveau de Bordeaux, et à 400 mètres d’altitude, ce qui constitue l’endroit idéal pour produire des vins de qualité. L’entreprise traite 9 à 10 fois ses vignes contre le botrytis (ce qui ne semble pas être très efficace vu le pourcentage de grappe touchées par de la pourriture grise.)

Cette journée nous a énormément appris de choses sur une des entreprises les plus importantes du pays et nous avons hâte d’y passer d’autres journées. Demain nous allons voir le chai et découvrir le vin !

Mardi 1er octobre : étiquettes et bouteilles en folie


Ce mardi s’annonce un peu plus mystérieux que la veille (oui c’est possible)... Bon, première «bonne» nouvelle : nous sommes à Kutjevo ! Nous rencontrons sur place Stefan, un ancien employé de Galic, aujourd’hui responsable de la chaîne d’embouteillage de kutjevo.

La journée commence donc par une visite de l’entrepôt et de la chaîne. Et que dire, nous avons tous été choqué par l’efficacité du réseau. En moins de 5 min, une bouteille vide et vierge traverse une dizaine de machine pour ressortir remplie, étiquetée, bouchée, certie et conditionnée en palette filmée. Et cela a un rythme effréné ! Aujourd’hui, l’embouteillage concerne des bouteilles de 0,175 litres de grasevina, la chaîne est capable d’en produire jusqu’à 50 000 par jour ( 10 000 litres ! ) Les autres contenance ( 0,75 et 1 litre ) peuvent être produites à hauteur de 20 000 et 30 000 litres.

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La chaîne est tellement automatisée, que 20 personnes sont employées à la simple tâche de regarder les bouteilles passer et repérer des erreurs éventuelles (cartons endommagés, étiquette mal positionnées etc...) Les machines fonctionnent 10 heures par jour pendant 6 à 8 mois.

Alors que nous allons manger (à 9h30 du matin évidemment car nous sommes en Croatie) nous passons devant ce qui semble être l’endroit où est pressé et égrappé le raisin qui arrivent des vendanges.

Et de suite les proportions nous laissent bouche bée. Les cuves inox pour nettoyer l’égrappoir permet de libérer 1000 litres d’eau chaque jour, les 5 pressoirs immenses et les cuves de la taille des bâtiments nous laissent entendre que les quantités produites par l’entreprise nécessite des moyens colossaux.

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Après un repas typiquement croate assez peu appétissant car très loin de ce que l’on connaît, nous retournons à la chaîne d’embouteillage pour y accomplir une tâche digne d’un étudiant en bts technico commercial : coller des étiquettes de douanes sur des bouteilles destinées à l’export. Stefan semble désolé de nous faire faire ça mais c’est l’ordre de son patron, alors nous nous y mettons.

Nous travaillons par 2 : pendant que l’un colle une étiquette de douane sur le haut de la bouteille, l’autre colle l’adresse de kutjevo et de du récepteur au bas de là contre étiquette. Le travail est fastidieux et long car il y a toute une palette à faire ( soit près de 580 bouteilles ). La journée se finit tôt ( midi ) car après cela, la croarace ( l’équivalent du tour de France ) passe dans le coin et les routes seront bloqués.

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Nous partons juste à temps pour observer une récolte être égrrapée et envoyer aux pressoirs. Comme vous pouvez le voir, le tri dans les grains est assez ... inexistant. Autant de rouge que de blanc alors que le cépage vendangé était du grasevina ( blanc donc ). La cause est un choix de ne pas trop faire attention lors des récoltes et donc, tout y passe, surtout de la pourriture noble ( du botrytis cinérea, qui se manifeste par un brunissement des grains et une fine poudre grise sur les grains)

Mercredi 2 octobre : du Cabernet plein le nez


A notre grande surprise, nous ne retournons pas à kutjevo aujourd’hui mais dans les vignes du chai de l’université. Nous vendangerons donc du cabernet sauvignon toute la matinée, encore jeune cela dit. La chaleur est accablante, l’entente dans le groupe s’effrite mais nous finissons le travail et allons aider le reste de l’équipe dans la suite du travail.

Avec pierre ( un étudiant en érasmus présent sur place pour 2 mois ) nous passons toute la révolte dans l’égrapoir, qui sera ensuite envoyé dans de petite cuve en plastique. L’occasion pour nous de goûter à ce jus tout juste pressé naturellement par le poids du raisin et son passage rapide par l’egrapoir. Un jus assez sucré, déjà coloré par la peau du cabernet ( qui est blanc à l’intérieur )
Après avoir nettoyé tous les bacs et chargé toutes les grappes dépouillées de raisin dans la remorque, nous rentrons à l’appartement pour se reposer.

Jeudi 3 octobre : BTS TC ETIQUETTE


Cette journée commence comme toutes les autres : par une surprise. Nous allons à Kutjevo pour une journée entière d’étiquetage. Sûrement la journée la plus intéressante professionnellement; oui c'est ironique. Après environ 8 heures et 1500 bouteilles étiquetées, assis sur une cagette, rendu à devenir fou.

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Je ne m’éterniserai pas sur cette misérable journée, ponctuée simplement par une petite visite des cuves et des anciens chais de l’entreprise. Mais cela ne sauve pas le bilan global de la journée qui se termine par une sieste/ nuit pour nous préparer à la journée de demain qui s’annonce riche.

Vendredi 4 octobre : vino e poema


Riche, c’est le mot.

Pour la dernière fois du séjour nous mettons notre réveil à 5h30 et partons au chai de l’université pour vendanger du merlot. Nous commençons dans un froid terrible et terminons sous un soleil de plomb mais au moins ces vignes de merlot ont l’avantage d’être facile : taille Guyot ( comme l’ensemble des vignes croates que l’on a observé durant le séjour), terre meuble, peu de bout et pas trop en pente. Au moins, rien de plus gênant qu’un mal de dos.

Cette journée finit de faire ressortir la pression accumulée et la paresse volontaire de certains collègues m’exaspère au plus haut point.

La matinée se finit de la même façon que mercredi : égrappage, nettoyage. Nous rentrons le plus vite possible à l’appartement pour nettoyer l’appartement et nos corps fatigués, préparer nos valises et manger avant de retourner à kutjevo à 16 heures (soit 1 h 30 de libre).

La visite du chai à Kutjevo est très agréable, l’entreprise possède une histoire énorme et le fil du temps se fait ressentir au vu des différents chais. Le plus vieux date de 1232 : tout en pierre recouverte de moisissures, rempli de barriques ovales ( plus simple pour le stockage ) et le plus marqué par le temps.

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On trouve ensuite un chai un peu plus moderne, plus froid, avec des cuves en ciment tapissées de verre.

Enfin, nous voyons le chai le plus récent : des cuves immenses, des barriques ultra moderne, le paradis en somme. Nous nous retrouvons enfin dans le chai historique pour y faire une dégustation.

Aujourd’hui 5 vins « top quality », plus haute désignation en Croatie :

  • Le premier est un grasevina simple, mêlant fraîcheur et minéralité soutenu par un gras enveloppant.
  • Ensuite un grasevina parcellaire, encore trop jeune mais on sent un potentiel d’ouverture fort
  • Puis nous découvrons la gamme Maximo : le premier, « oro » est un assemblage grasevina et chardonnay. D’ailleurs le ressenti gustatif se fait aussi dans ce sens. On reconnaît au nez le grasevina assez lourd et en bouche la fraîcheur du chardonnay. Malheureusement ces deux facettes rende ce vin, à mon sens, trop banal.
  • Nous passons donc au seul vin rouge ( les croates préfèrent le blanc) un maximo crno ( noir en croate mais qui s’applique au vin rouge ). Un assemblage classique merlot cabernet sauvignon, soutenu par une Syrah. Le bilan est clair, ce vin m’évoque un bordeaux jeune, qui aurait un peu profité de son long séjour en fût. La bouche est asséchante... dommage car le nez faisait parler sa syrah sur des notes de fruits noirs bien mûr et quelques épices sages.
  • Enfin, nous avinons pour passer à un vin un peu particulier. Le nez parle de lui même, une explosion maîtrisée de fruit du verger bien mûr portée par une fraîcheur surprenante. C’est un vin de glace. Du grasevina récolté si tard que du gèle à déjà commencé à se former sur les raisins. Ainsi, le sucre se concentre et le rendement extrêmement faible oblige le maître du chai à apporter une précaution extrême à la vinification. Le résultat en bouche nous laisse estomaqué. Un frisson acidulée sur le bout de la langue compense une sucrosité loin d’être écœurante, sur des notes de fruits exotiques. On rêvait d’un roquefort pour accompagner ce délicieux vin ( mais n’oublions pas ou nous nous trouvons... ici il vaut mieux oublier le fromage). Pour calmer l’euphorie commune, la responsable de la dégustation nous annonce le prix de la demi bouteille : 70 euros. Tant pis on se contentera de garder un souvenir d’un verre.

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Après cette dégustation très agréable, nous nous dirigeons au chai de l’université sans la moindre idée du but de cet escapade.

La surprise est en effet une surprise : nous assistons une soirée vin et poème. L’idée me plaît, lorsque il s’agit d’une soirée en France... l’idée de tenir debout dans un froid dur, pendant on ne sait combien de temps, à écouter des poèmes croates ( incompréhensible donc ) ne semble réjouir personne mais la soirée se passe ainsi et finalement le banquet final clôture bien cette dernière journée.

Pour finir ce séjour en beauté et commencer à se ré-habituer à la France, nous nous rendons dans un bar à bière de pozega avec les autres étudiants français en erasmus, pour leur dire au revoir ( et car nous en avons marre de boire de l’ozujsko, la bière locale).

Samedi 5 octobre : nothing Toulouse


Le programme de cette journée s’annonce ennuyant, au moins nous sommes prévenus ...

Tout commence par 3 heures de bus jusqu’à Zagreb, un trajet en uber pour arriver jusqu’à l’aéroport et là nous voilà parti pour 3 heures d’attente et de stress jusqu’au départ de l’avion jusqu’à Roissy. A l’intérieur de l’avion la pression monte : nous avons 15 minutes pour faire la correspondance avec le deuxième avion en direction de Toulouse. Cela s’annonce sportif.

20h21 les portes de l’avion s’ouvre et le sprint commence. Valise en bout de bras, carte d’embarquement en main, vos 6 français s’engagent dans 1 kilomètre de course effrénée. Après 2 tapis roulant, 4 escalators et une erreur dans l’itinéraire, nous apercevons enfin la porte 34. Les derniers voyageurs s’engagent juste avant nous, et nous arrivons tous ensemble, suants, puants et épuisés. Juste le temps de poser nos postérieurs sur le siège que l’annonce retentie : l’embarquement est terminée.

La dernière aventure du séjour se termine. Nous sommes à Toulouse. Des images plein la tête, des souvenirs, des regrets aussi. Ces deux semaines en Croatie s’achèvent, ce blog aussi. Profitez de mes talents de photographe et de rédacteur et bonne lecture.

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